Introduction
Tenter de donner une signification concrète à ce dossier est plutôt compliqué, étant donné qu'y participent des centaines de compagne/ons qui ont lutté et actuellement luttent contre la Prison, un affrontement continu et direct contre l'oppression, la domination et la mort... En ce moment précis, la rebellion des compagne/ons enfermés acquiert pour eux un caractère illimité. Avec ce dossier nous voulons apporter un instrument de plus à l'initiative, à l'espace de communication et d'échanges d'idéees, de passions, ...
Estimé/es
compagne/ons,
Il y a des moments où chacun de nous croit intimement à
la possibilité d'un changement.
Quand le bourreau s'éloigne, dans la solitude de la cellule,
nous sommes capables de produire ce changement. Intimement en
nous, il y a la certitude et la force suffisante pour s'affronter
avec la prison. Celà n'est pas une illusion, si ce l'était,
ils ne nous tiendraient pas enfermés dans des modules d'isolement
et n'auraient pas besoin de se mettre à 10 ou 15 pour nous
torturer.
Nous pensons que ce qui nous empêche de lutter avec efficacité
c'est en partie les murs que nous même avons édifiés,
et non quelques géôliers ni une politique d'extermination,
qui, il est plus que certain, a emporté au loin beaucoup
de compagne/ons, toutefois on ne peut pas dire que le discours
de la rebellion s'est tût, comme le démontre les
protestations qui s'élèvent de tous ceux/celles
en isolement. Il n'y a pas un mois où ne se passent des
refus de sortir de cellule ou de grêve de la faim, tant
au niveau individuel que collectif. On se lance, et ni la force
ni la volonté ne nous manquent, seul manque, peut être,
de focaliser notre lutte d'une manière différente,
pas d'une manière collective proprement dite (parce que
avant tout nous sommes des rebelles orgueilleux/ses de notre individualité),
cependant si, d'une manière plus coordonnée pour
obtenir de meilleurs résultats.
Pour atteindre une plus grande efficacité et obtenir des
résultats, il serait indispensable de créer un espace
qui permettrait de promouvoir les actions et de les synchroniser.
par-dessus tout, cela devrait permettre de pénétrer
le mouvement pro-prisonnier(e)s formé de divers collectifs,
parfois avec des affinités avec nos idées, d'autrefois
moins, mais de toute manière composés de personnes
désireuses d'éradiquer les tabassages, les tortures
et les mauvais traitements auxquels nous sommes soumis.
Nous devrions interagir avec ce mouvement car personne mieux que
nous ne peut expliquer la réalité carcérale
et apporter les réponses à la répression
en transférant notre force et créativité
dehors dans les rues.Cela permettrait de coordonner certaines
propositions entre le Dedans et le Dehors.
Pour celà nous devons prendre conscience d'une chose :
que nous soyons drogué/es, voleur/ses, anarchistes ou quoi
que ce soit, nous sommes prisonnier/es parce que nous n'acceptons
pas la réalité qu'ils voudraient nous imposer. Chacun
de nous, à sa manière, s'est rebellé contre
la misérable existence que lui offre une société
qui s'enfonce dans la merde. Pour celà parfois avons nous
été charmés par le piège de la drogue,
pour ceci nous avons empoigné une arme, et surtout, pour
cela nous souffrons de la répression. Ce sont des faits
incontestables. Ne nous perdons pas en théories politiques
ou en discours, luttons pour la négation de n'importe quel
style d'imposition, parfois en partant de pas mal de contradictions,
mais toujours d'une vérité et d'une certitude que
personne n'ôtera. C'est tout cela que nous pouvons apporter
aux compagne/ons du dehors, s'enrichir avec nos différences
et mettant en jeu les désillusions causées par les
longues années de réclusion et de résistance.
Il est possible et assez simple de cooordonner nos forces pour
créer une nouvelle réalité dans laquelle,
tout au moins, nous ne soyons pas en train de mourrir à
petit feu. Nous pensons qu'après, il est nécessaire
de créer un espace pour gérer notre lutte. Nous
croyons que la chose la plus importante est de tisser un réseau
de communication entre nous les prisonnier/es et les compagne/ons
dehors.
Nous proposons d'envoyer cet écrit, communiqué,
ou comme il vous plai-ra de l'appeler, à quelques compagne/ons
qui se chargeront de le diffuser entre nous, dans la légalité
(nous précisons pour les forces répressives), pour
faire front activement à la répression.
Ce serait superbe que celui ou celle qui se sent capable de pouvoir
trans-mettre par écrit les impressions de qui ne le peut
pas, le fasse.
Nous espérons avoir été capables d'exprimer
clairement l'idée, afin que tous/toutes puissions la refléter,
afin que chacun y apporte ses réflexions et son énergie.
Nous croyons possible un changement, plus nous aurons cette conviction,
plus de possibilités nous aurons, essayer ne coûte
rien. Commençons à construire cet espace et dans
peu de temps, les choses commenceront à changer.
Ici nous sommes en grêve de promenade (refus de sortir de
cellule), celle de toujours, nous n'accomplissons pas les ordres
du juge et de la légalité en général.
Sur l'argumentation nous enverrons un autre écrit. Vous
êtes dans beaucoup de lieux et dans la même situation,
pour celà nous attendons de vos nouvelles
FORCE ET DETERMINATION
Collectif des prisonniers en isolement de Soto del Real - Madrid-
Ce commmuniqué est arrivé début octobre (99), à partir de ce moment commença sa diffusion à l'intérieur et à l'extérieur de la prison. En suivant, un autre communiqué:
Nous profitons du fait que vous soyez
réunis pour tenter de vous faire parvenir nos impressions
et contribuer avec quelques idées. Nous ne préten-dons
pas représenter l'ensemble des détenu/es en isolement
et encore moins de la population carcérale, mais s'approchant
d'une vision commune à beaucoup d'entre nous.
A la fin des années 80 et début des années
90, dans l'apogée du néo- -libéralisme et
dans la prévison de ses effets exclueurs, se renforcèrent
toutes les structures répressives . Les états européens
se réorganisent et donnent un nouvel élan à
la politique carcérale . Dans notre pays, en 1991, commence
la construction des méga-prisons . Cette même année
les droits des prisonniers dénommés combattifs sautent,
et s'instaurent les F.I.E.S. (Fichiers de Détenus en Suivi
Spécial) . Celà ne fut pas casuel, comme ne le fut
pas non plus la campagne de désinformation orchestrée
respectivement envers les révoltes, séquestrations
et assassinats commis dans les prisons . Si nous regardons les
années antérieures à 1991, on se rend compte
que cet été-là ne fut pas si "chaud"
que l'on voulut le faire croire . En toutes façons, l'instauration
des F.I.E.S., la naissance des quartiers d'isolement, furent corrélatifs
à la construction de méga-prisons et ont contribué,
en grande partie, à subjuguer la majorité de la
population carcérale .
Malgré la répression, dans les quartiers d'isolement
nous continuons à lutter, et vous êtes, encore une
fois, contraints à vous affronter à des diffi-cultés,
vous êtes là réunis et engagés dans
la même lutte . Il ne vous semble pas que cela soit une
victoire ? A nous, si !! Qu'aujourd'hui continue à exister
un mouvement de résistance est indubitablement une victoire
. Cela se peut que nous soyons peu, mais il ne s'est jamais vu
que les changements prennent corps au sein de la majorité,
au contraire, ils proviennent toujours d'une minorité fatiguée,
en colère de se voir immergée dans une réalité
imposée et capable de se projeter pour en construire une
ayant plus d'affinités avec sa propre sensibilité
.
Malgré tout, tenant compte du fait que l'existence d'un
mouvement de résistance est en soi une victoire, une de
ses limites caractéristiques des collectifs et organisation
pro-prisonnier(e)s continue à être sa carrence d'efficacité
dans le moment pour obtenir des résultats . Que personne
ne le prenne mal, ici dedans arrive la même chose . C'est
un fait qui génère un sentiment d'impuissance et
qui à la longue peut réduire considérablement
notre combattivité . Pour cela, à notre avis, il
est primordial de chercher d'autres voies qui nous permettront
de promouvoir un changement réel .
Pour se rejoindre il semble nécessaire la création
d'un espace dans lequel chacun pourra s'exprimer pour participer
à la planification et l'orga-nisation de la lutte anti-carcérale
. Cela implique une auto-critique et une critique des moyens employés
et, en conséquence, une non-stagnation de ceux-ci .
Nous avons pensé à la possibilité de tisser
un réseau de communica-tion à travers les écrits
. Des prisons, nous enverrons des écrits à divers
collectifs qui se chargeront de les dactylographier pour les renvoyer
au plus de détenu(e)s possible . Évidemment, ce
serait réellement intéressant si les collectifs
diffusaient aussi des écrits avec leurs idées, informations
et opinions .
Nous croyons qu'il est important de créer un espace qui
nous permet-tra de communiquer entre tous/tes. Cela permettrait
de rompre avec pas mal de stéréotypes, de s'enrichir
les un(e)s les autres, s'unir en partant de nos différences
est l'unique moyen visible pour faire front à la répression.
Il est indubitable qu'un homme ou une femme qui ne se laisse pas
absorber par la masse, possède une richesse créative
capable d'apporter de nouvelles idées et méthodes
revendicatives qui permettront de se fortifier. Pour celà,
nous croyons nécessaire une plus grande communication écrite.
Si demain un collectif se mettait à recevoir et rediffuser
des écrits, la DGP (Direcion Générale Pénitentiaire)
bloquerait la correspondance, mais si tous les collectifs mettaient
une main à l'ouvrage, celà serait difficile à
contrer. Un espace diffus non seulement permettrait de faire front
à la répression, en plus, comme nous l'expliquions,
permettrait un trait d'union entre les différentes luttes.
Le mouvement pro-prisonnier(e)s est très hétérogène,
se composant de mouvements provenants de divers horizons, nous
nous intéressons autant à la sensibilité
et aux idées des "mères unies contre la drogue",
qu'à celles des groupes anarchistes, et vous, vous vous
intéressez à l'opinion de celui/celle qui subit
la prison. Nous croyons qu'il est indispensable un rapprochement
réel des projets et des inquiétudes des prisonnier/e/s.
Il semble fondamental que la lutte s'articule autour de ceux qui
vivent la répression. Dans le cas contraire, le mouvement
de soutien prend le risque de tourner en rond, jusqu'à
se convertir en organisation bien-faitrice. Dans les cellules
d'isolement il ne manque pas de combattivité. Ce qui manque,
est de seulement coordonner nos protestations, vous dehors pouvez
aider et vous organiser et, à partir de cet espace mentionné,
ensem-ble engager des actions et réclamer que la légalité
s'accomplisse. Avec votre soutien nous croyons possible d'éradiquer
la torture et les mauvais traitements. Nous avons la conviction
de pouvoir faire front aux abus, seule-ment vous êtes indispensables,
nous ne pouvons rien faire sans vous, si ce n'est continuer à
pourrir dans une cellule. Nous attendons de vous que vous soupesiez
le pour et le contre. Nous croyons au besoin d'un espace qui soutiendra
nos revendications. Nous pouvons utiliser d'autres méthodes,
mais nous pensons qu'il est important de canaliser notre énergie
dans cette direction. Aussi, si vous pensez que l'idée
est bonne nous vous proposons de l'exposer à d'autres,
nous l'avons déjà diffusée entre les compagne-on-s,
mais vous aurez sûrement plus de possibilités que
nous à toucher plus de gens. Nous croyons que ça
vaut le coup de tenter. Suivant comment nous allons construire
ensemble, nous chercherons à résoudre les difficultés
qui pourront se présenter. Salutations et Liberté
Le Collectif des prisonniers en isolement de Soto del Real
-Madrid-
Ci-après, quelques textes/communiqués parus après
la 1° élaboration de ce dossier jusqu'au début
de mars 2000
Vivre 24 heures par jour, mois après
mois, année après année, dans des conditions
qui soumettent l'individu à une tension insupportable,
fouilles humiliantes, insultes, provocations continues, maltraitements
physiques et psychologiques, tabassages et tortures, signifient
pousser les gens au suicide. Il est connu que la majorité
des détenu(e)s souffre de désordres psychosomatiques,
angoisses, phobies, tachicardie, impuissance.
Les modules FIES furent conçus et subdivisés en
cinq sections, dans chacune desquelles sont enfermés des
individus catalogués sur la base de leur dangerosité
sociale.
FIES 1: renferme des individus particulièrement dangereux
et conflic-tuels, protagonistes de révoltes, de tentatives
d'évasions, ou d'actions contre le système, ayant
mis en péril la vie ou l'intégrité des institutions
et de l'autorité.
FIES 2: renferme les soupçonnés de trafic de drogue
et de blanchiement d'argent. En vérité y est aussi
enfermé qui est trouvé en possession de quelques
grammes de haschich.
FIES 3: renferme les présumés appartenants et les
membres des organisations révolutionnaires comme le GRAPO,ETA,etc.
FIES 4: regroupe les appartenants aux forces de sécurité
de l'état pour garantir leur intégrité physique.
FIES 5: s'y trouvent ceux condamnés pour antimilitarisme,
individus qui stimulent l'alarme sociale.
Des formes de détentions brutales plus efficaces se sont
développées pour la défense des intérêts
de l'état en fusion avec les nouvelles doctrines de la
sécurité européenne. Le niveau législatif
actuel, en matière de contrôle pénal, porte
avec lui l'institutionnalisation de situations qui précédemment
révoltaient, dans lesquelles s'y retrouvaient les personnes
les plus combattives et réfractaires à la logique
disciplinaire de la prison.
Le poids de la capacité de la machine carcérale
montre la nullité de l'idéologie corrective et ressocialisante
dans les luttes des prisonniers étiquettés comme
extrêmement dangereux, proposant la nécessité
d'étendre l'industrie pénale et carcérale
en particulier, favorisant les intéréssés
du Capital, les fonctionnaires et ses ouvriers (juges, magistrats,
assistant social, sociologue, avocat, psychologue, éducateur
entre autres).
FIES et souffrance légale
en Espagne
Si l'on me demande ce qu'est la prison, je répondrai, sans
hésiter, que c'est la décharge d'un projet socio-économique
bien déterminé, dans laquelle jeter toutes les personnes
qui dérangent la société, c'est pour ça
que les prisons hébergent principalement les pauvres ...
L'idée de prison naît dans l'histoire comme un moyen
à travers lequel réinclure et isoler de la société
les personnes que les autorités considèrent comme
nuisibles ou subversives respectivement à ses doctrines
et normes . De sa longue histoire, les prisons et ses souterrains
existèrent sous diverses formes; mais toujours, absolument
toujours, cela a constitué un instrument du pouvoir imposé,
le moyen coercitif des rois, des militaires et des politiciens
. Précisemment, la prison vient de la nécessité
pour le gouver-nement, pour l'état, de s'approprier le
droit exclusif de punir, le respect de l'usage exclusif de la
violence sur les personnes libres ; l'utilité fonction-nelle
de cet acte et la nécessité de faire valoir ses
lois par des méthodes de terreur et la torture, avec le
but de détruire les ennemis du système en valeur
et les personnes qui ne se soumettent pas à ses codes et
ses lois .
Mais, il y a sans aucun doute, aussi une origine sociale . Le
contrôle par le pouvoir des désireux-ses et des pauvres,
de l'immense masse de pauvreté et de marginalisation qui
est présente dans notre société moderne,
avec l'idée de freiner, en grande partie, le mécontentement
social, réprimant constam-ment les classes les plus rebelles
. Pour cela, nous pouvons déjà conclure que la prison,
est un instrument de l'appareil gouvernemental, à travers
lequel il renforce son propre pouvoir . Cela vient de la nécessité
pour le Pouvoir à contrôler le peuple, la nécéssité
de le réguler, de l'ordonner, de le sélectionner,
de le maintenir (en définitive) sous une liberté
condition-nelle, sujette à un code pénal et à
quelques lois injustes, créées sans consulter le
peuple, avec la menace constante de la prison au dessus de la
tête.
Si les prisons furent construites pour renfermer les pauvres et
les subversifs à l'ordre établi, ici à l'intérieur
des prisons espagnoles, ont été mis en fonction
les FIES et là dedans se sont faits enfermés et
enterrés vivants, ceux et celles, parmis les prisonnier(e)s,
qui ont défié le Pouvoir et l'ont combattu. Les
FIES constituent, dans l'état espagnol, une des plus grave
violations des droits de l'homme ces dernières années,
étant un régime spécial qui ne peut être
règlementaire, pas même dans leurs lois, une sorte
de carte blanche donnée aux matons pour réprimer,
à leur bon vouloir, une série de prisonniers organisés
contre les institutions pénales. Cela commença à
être appliqué en 1991, suite à la réorganisation
de prisonniers conscients des problèmes carcéraux
et, après une série de révoltes et de séquestrations
de matons et de quelques autorités carcérales et
judiciaires, fait pour se faire entendre de la société
et demander des améliorations des conditions de détention
dans les prisons espagnoles.
Les FIES, conçus par le ministre de l'intérieur
de l'époque Antonio Asuncion, fut élaboré
et initié dans le but de détruire l'association
APRE et les prisonniers considérés comme les plus
conflictuels ou les récidivistes en évasion. Ayant
ainsi: construit une prison à l'intérieur même
de la prison, fait la sélection des prisonnier(e)s, ils
seront subdivisés en petits groupes, et l'un après
l'autre, furent transférés dans les nouveaux modules
FIES ou les départements spéciaux, où un
quelquonque contact avec le reste de la population incarcérée,
sera impossible, facilitant ainsi le travail répressif.
Dépouillé de tes vêtements, là ils
fournissent tout pour t'habiller. On est soumis à la censure
dans nos correspondances et limités dans le nombre de lettres,
ils nous refusent la promenade, sans nécessairement être
soumis à une sanction, ils retirent les matelas durant
le jour, pour te le rapporter à nouveau pendant la nuit.
Pour les transferts, dans le parc pénitentiaire, nous sommes
dénudés et menotés, conduits escortés
par plusieurs gardiens armés de gourdins et de barres de
fer. Le procès dure un seul jour et durant le transport
les prisonniers ne voient personne; ils subissent directement
de la part des groupes de matons des insultes, tabassages et d'enchaînements
aux barreaux, parfois durant la journée, à l'intérieur
de la cellule....et un long etcoetera, qui signifie les FIES dans
les prisons de l'état espagnol, de 1991 à aujourd'hui.
Actuellement, les dures luttes internes, lors desquelles nous
avons perdu plusieurs compagnons et reçu le soutien de
collectifs anti-prisons, ont fait que les FIES sont parvenus à
la connaissance de la société, faisant que maintenant
ils ne peuvent plus les utiliser aussi facilement, qu'ils l'ont
fait ces six dernières années. Aujourd'hui nous
avons des matelas et des appa-reils, un vestiaire personnel et
nous commençons à avoir des promenades avec les
autres détenus...Le courrier n'est plus confisqué
à tous sans discrimination et encore dans quelques lieux,
ils te menottent lors des transferts.
Cependant, la répression continue à être présente,
prompte à réagir à n'importe quel moment
et Jaen II, Huelva, Vallaloid, ect, sont des prisons espagnoles
dans lesquelles, toutefois, sont maintenus les régimes
FIES, lors de luttes des compagnon-e-s, où l'on torture
et l'on réprime par goût de la répression,
et où les détenu(e)s résistent grâce
à leurs propres valeurs et à la solidarité
.
Etre un FIES signifie que, à n'importe quel moment, ils
peuvent faire avec toi ce qu'ils veulent, considérant qu'ils
ont carte blanche avec toi, que les FIES sont des prisonniers
incorrigibles avec lesquels il y a seulement besoin d'utiliser
la violence légale, les tortures et les cellules de châtiment
.
Depuis 1991 sont morts 4 compagnons soumis à ce régime
: Ernesto Pèrez Barrot, Moises Cuamanez, José Luis
Iglesias Amaro, José Romera Gonzales, et en 1995, à
Jaen, un cinquième, José Fernandez Alvarez (alors
mon voisin de cellule), ils mirent une corde dans sa cellule et
ils le tabas-sèrent tous les jours jusqu'à ce qu'il
se pende ...sans compter les dommages psychologiques que toutes
ces années d'isolement et de répression ont laissé
sur tant de compagn(e/on)s .
Nous ne devons pas oublier que pour une majorité des détenu/e/s
FIES, ça fait déjà une dizaine d'années
que nous sommes en cellules d'isolement, et que beaucoup d'autres
compagn/e/on/s y sont depuis 15, voire 20 ans, celà peut
donner une idée de la réalité carcerale à
l'intérieur des prisons espagnoles, pour tous ceux-là,
qu'ils osent affirmer le contraire . Le risque de pourrir et de
mourrir seul et tabassé dans un souterrain est réel
.
Ici le fascisme est palpable, je crois aussi que c'est une conséquence
de cette vague de néofascisme, qui une fois encore, déferle
sur l'Europe .
Pour conclure ce bref article que j'ai écrit pour expliquer
un peu ce qu'était la prison et ce que sont les FIES, je
vais dire que toute la répression et la torture se basent
sur un fait fondamental : l'impunité avec laquelle ses
auteurs-bourreaux peuvent se prévaloir ; pour cela il est
indispensable de faire connaître la situation des départements
FIES dans l'état espagnol, parce que un demain, cette situation
pourrait se vérifier dans un quelconque autre pays, comme
cela s'est déjà institué en Allemagne, en
France ...Pour tout cela, nous devons dénoncer ce gouvernement
factieux et qui masque sa politique pénitentiaire et sa
brutalité . Seulement comme ça, peut-être,
pouvons-nous élever un peu les dures conditions de vie
dont nous patissons nous autres à l'intérieur, tandis
que nous croyons en des conditions afin qu'un jour l'on puisse
faire disparaître de la face de la Terre cette honte de
l'humanité que nous appelons Prison et qui ne sont autres
que des chambres de terreur où un système injuste
impose ses lois par la répression et l'injustice .
Des prisons de l'état espagnol, un salut et un cri de résistance
- Salut - Xosé Tarrio
Communiqué
Un salut à tous et toutes,
Nous sommes en train de nous organiser dans divers quartiers d'isolement
et celà demande un peu de temps et de collaboration extérieure.
Nous nous sommes révoltés en quelques groupes alliés
et avec l'ensemble du mouve-ment pro-détenu(e)s. Si tout
fonctionne comme nous le désirons, vous recevrez cet écrit
avec un autre qu'on a déjà diffusé. Nous
venons d'être informés qu'à l'extérieur
se rédige un dossier FIES-Isolement, avec l'intention que
sa diffusion soit internationale. Il sera finit dans les prochaines
semaines et nous pensons qu'il sera envoyé à tous
les groupes sensibles au soutien.
Nous espérons, sincèrement, que l'initiative donnera
un résultat et, alors, avoir l'appui actif des compagn(e/on)s
étranger(e)s. Nous espérons que, dans les rues,
s'organiseront des choses le plus rapidement possible. Parce que
tous/toutes nous savons que quelquechose a commencé à
bouger.
De Teixeiro vient d'être demandé d'élaborer
une plate-forme revendicative. Allez! chez vous ça va et
ici, nous ne sommes pas un centre de coordonnement. N'empêche
que, le thème des revendications est plutôt ardu,
parce que nous croyons qu'il a besoin d'avoir une base légale.
Ces dernières années, il y eut un fort dégringolement
des droits fondamentaux dans les lois nous régissant. A
travers une série de normalisations, la Direction Générale
des Institutions Pénitentiaires (DGIP) a créé
une infra-structure pseudo-juridique qui s'oppose aux principes
de la Constitution et du Réglement Intérieur Général
Pénitentiaire (LOGP), cela permet et légitime les
mauvais traitements et les tortures. Pour autant, nous croyons
que ce n'est pas envers l'insolence d'un directeur de prison ou
des abus des matons que nous devons diriger nos attaques, mais
contre l'infrastructure que nous venons juste de nommer.
Nous, détenu(e)s, pouvons apporter notre énergie,
mais nous ne pouvons pas démanteler le tissus normatif,
seul un juriste serait capable de signaler les points faibles.
Les thèmes généraux réclament la libération
des malades, que cessent les dispersions et la fermeture des Isolements.
Encore que nous ne savons pas sur quelles bases juridiques nous
ferons les revendications.
Les raisons humanitaires sont évidentes et ont été
acceptées dans quelques pays européens. En Italie,
les malades du SIDA accomplissent leur condamnation près
de leur domicile. En France, l'Isolement est limité dans
le temps Il y a divers exemples interessants comme ça...
En tout cas nous pensons important que la plateforme des revendications
soit élaborée par des gens qui ont une connaissance
suffisante pour que nos problèmes ne tombent pas à
l'eau. Mais, néanmoins nous ne voulons pas nous limiter
à une liste de revendications.
Qui le croit opportun peut et doit chercher des améliorations
corres-pondantes à la prison dans laquelle il se trouve.
Pour le moment nous pensons qu'il est important de consolider
et d'affiner une stratégie. Nous n'avons pas encore opté
pour les actions que nous développerons. Nous sommes en
"grêve de promenade" et sûrement que ce
moyen fera partie de la stratégie, mais ce n'est pas en
se renfermant pour un temps déterminé, que nous
réussirons à obtenir un changement.
De Puerto a été communiqué de trouver de
nouvelles formes de lutte. Il nous est demandé notre opinion
sur un abri en masse à l'hopital ou une sortie massive
sur un étage ou dans le couloir. Nous supposons que lorsque
se parle d'abri à l'hopital l'on se réfère
à une simple coupure des veines. Nous ne sommes pas tous
décidés à le faire. De toute façon
qu'il soit bien clair que: primo, les protestations nécessitent
une couverture médiatique et c'est quelque chose que seul
peut donner le mouvement de soutien et, secondo, nous ne sommes
que trois pelés et un tondu.
Ici l'idée serait de nous unir et de proposer une semaine
de jeûne coordonnée avec des actions dans les rues
et, à partir de là, donner un nouveau tournant à
la lutte. Une semaine de jeûne permettrait à quelques
compagn(e/on)s, actuellement en "grade second", de s'ajouter
à la protestation. Nous devons trouver une forme de lutte
qui attire la majeure partie des compagn(e/on)s, qui ne nuise
pas excessivement à la santé et qui ne donne pas
prise à la répression. Car elle sera là,
mais il faudra tenter de la réduire au plus possible. Tout
ceci ne se construit pas en un jour. Il est nécessaire
de communiquer le projet au plus de compagn(e/on)s possible, exposer
l'idée et convaincre de sa validité, sans oublier
que beaucoup d'entre nous luttent depuis plusieurs années
et celà comporte moultes désillusions parce que
nous n'avons toujours pas entrevu de changement.
Nous pensons qu'il est nécessaire de parler, transmettre
espérances et forces aux compagn(e/on)s qui ont arrêté
de croire à la possibilité d'une protestation collective.
Nous travaillons dans ce sens, avec quelques résultats.
Si on met tous une main au projet, nous espérons être
préparé(e)s avant la fin de l'année. Le mouvement
de soutien donnera un coup de main puisqu'il a ses propres raisons
d'être là.
Beaucoup dépend de nous. Il nous reste à démontrer
une détermination suffisante et celà ne sera pas
facile car nous nous confrontons à la passivité
de beaucoup.
La seule chose qui, qui sait, freine notre détermination
sont les questions que l'ont se pose quant à la possibilité
d'arriver à une victoire. Nous essayons de rompre avec
quelques schémas et préjugés en marge de
certaines pensées. Les victoires et les défaites
sont dans le futur. Nous avons déjà tous et toutes
le futur suffisament hypotéqué, si ce n'est inexistant,
pour perdre encore du temps à se projeter dans l'hypothétique.
On peut y arriver, à partir d'une perception intime qu'on
ne peut trouver qu'au niveau personnel. Cela dit, n'ayez de doutes,
nous pouvons affronter la majorité des obstacles, parce
que souvent, ils ne résident qu'en nous-même et dans
notre perception des choses.
La question fondamentale est: ils me torturent et me privent de
ma liberté, que dois-je faire? L'unique réponse
valide est: lutter. C'est à propos de cette réponse
que nous devrions discuter sans pour autant la remettre en question.
FORCE ET DETERMINATION ! Novembre 1999
Collectif des détenus en isolement de Soto del Real
-Madrid-
Communiqué de Teixeiro
Dans notre position, soumis à
un isolement total dans la prison d'extermination de Teixeiro
(toutes les prisons ont pour but d'exterminer), nous nous sommes
mis en grêve de la faim à 6 détenus avec la
volonté que notre existence ne soit pas minimisée.
Nous faisons remarquer que dans les prisons on ne réinsère
et on ne rééduque pas le détenu. La prison
existe pour occulter la misère créée par
l'état, dût à l'incapacité de ses dirigeants.
Les problèmes sociaux et les inégalités ne
se résoudront pas en construisant plus de prisons. Nous
restons enfermés (enfermés à vie), dans une
cellule 22 ou 21 heures par jour pour des années, sans
autres activités que celle de notre imagination et de notre
volonté, si on peut dire...ils nous permettent de sortir
dans un corridor-cage 3 heures par jour, dans un espace réduit.
L'hygiène brille par son absence. L'assistance sociale
est très mauvaise. Les autoritées "compétentes"
n'accomplissent pas ce qui est stipulé par le règlement
pénitentiaire, etc, etc.
Quelqu'un peut-il croire qu'en de telles conditions on puisse
rééduquer des gens? Dans ces circonstances, c'est
un problème pour maintenir son équilibre psychique.
L'institution pénitentiaire nous catalogue comme dangereux,
nous détenus qui supportons ce programme de destruction
et d'anéantissement de la personne, précisement
parceque nous avons de la personnalité et de la dignité.
Dans les prisons de l'état espagnol on torture et humilie
le détenu en toute impunité, ainsi comme l'autorité
et les "professionnels" (criminologues, éducateurs,
psychologues, assistants sociaux,etc.), dont le travail est de
faciliter un programmme de réinsertion et de rééducation
du détenu, mais il importe bien peu à ces "professionnels"
d'accomplir leur travail...
Et donc, si dans les prisons on ne réinsère pas
plus qu'on ne réhabilite le détenu, alors à
quoi servent-elles? Pourquoi sont perpétrés envers
nous, les détenus, des tabassages? Pourquoi donc meurent
des prisonnier(e)s dans les prisons suite aux négligences
de cette même autorité?
Depuis le mois d'octobre 99, dans la prison de Teixeiro, a débuté
une "grêve des sorties", dans le quartier d'isolement
(24h/24 barricadés dans les cellules). A cette grêve,
depuis le 1° février de cette année, s'est rajoutée
une grêve de la faim contre les conditions de "vie"
auxquelles nous sommes soumis, avec l'application systématique
de brimades inutiles, attentats constants contre la dignité
de la personne.
Nous espèrons que les moyens de communication informent
avec sérieux sur ce qui se passe dans les prisons, car
pour le moment la société ignore la réalité.
Pour informer on doit d'abord connaitre la réalité
et, successivement, la diffuser sans la manipuler.
De la prison de Teixeiro (La Coruna)
José Martinez Seoane, José Folgueira Novoa, Edelmiro
Fernandez Riul, Gabriel Bea Sampedro, Sergio Sampedro Espinosa
et d'autres détenus en grêve de la faim
Communiqué de Teixeiro (urgent)
Une fois encore, comme en d'autres
occasions, nous sommes les témoins du tabassage infligé
à mon compagnon par les matons . Les matons agissent en
tout impunité, ou prennent le pouvoir que l'administration
pénitentiaire leur concède, étant donné
que, dans les prisons on tabasse les prisonniers, on les humilie,
on les torture . Ces matons-là, cependant, ne sont ni mis
en procès, ni suspendus de leur emploi . Ces matons sont
admirés et appuyés par l'administration carcérale
.
Par contre, lorsque le détenu se rebelle et dit de ne pas
le battre, et se défend de l'arrogance et de l'attaque
des divers matons armés de gourdins, très vite,
le tribunal carcéral correspondant appelle le détenu
à déposer en tant qu'accusé, pour entendre
ses déclarations et ses raisons de l'agression envers le
maton . Avec le temps sont célébrés ces procès-farces
qui condamneront le prisonnier à un minimum de 2 ans de
prison, pour avoir attaqué les matons .
Cela fait que le détenu est catalogué comme dangereux
et se retrouve enfermé pour des années dans un module
d'isolement, soumis à rester enterré à vie,
à la merci des caprices des matons, dépendant ainsi
de leur "bonne humeur" . Ceci est le traitement qui
nous est infligé à nous détenus .
Ceci est arrivé, cette fois, à Alberto, qui a été
torturé et humilié par les matons ,alors qu'il se
trouvait enfermé en cellule, sans provoquer personne et
sans troubler "l'ordre du centre" . Divers matons se
présentèrent à la cellule occupée
par Alberto pour effectuer une perquisition et, lorsque mon compagnon
leur abandonna sa cellule, le matons commencèrent à
jeter par terre le peu de choses que mon ami a en cellule, photos
de famille et d'amis, livres, quelques lettres et d'autres objets
personnels d'une grande valeur sentimentale . A ce moment là,
mon compagnon se retourna vers les matons et leur dit que ce n'était
pas une manière pour effectuer une perqui-sition, mais,
en réponse, il ne reçut seulement que des insultes
et des coups
Mon compagnon a tenté de se supprimer suite à
la pression qu'il supporte, parce que les provocations des matons
ont franchi toutes les limites possibles .
Nous exigeons, depuis ce module
d'isolement de Teixeiro, qu'ils laissent en paix Alberto Gil Fernandez,
parce que notre compagnon ne doit pas avoir à supporter
l'attitude tarée de ces matons qui l'ont poussé
au suicide .
de la prison de Teixeiro,
le 4 mars 2000
Gabriel Bea Sampedro, Alberto Gil Fernandez, José Folgueira Novoa, Felipe Martinez Gallego, et d'autres compagnons ...
*
Le texte qui suit est une chronique de la lutte des compagn(e/on)s
à l'intérieur des prisons.C'est une chronique incomplète,
qui parle seulement, à cause de la difficulté et
de la rapidité pour élaborer cette page de la lutte
de la COPEL et de l'APRE(r)
Les revendications de la COPEL (Coordination des Prisonnier(e)s en Lutte) s'exprimaient par des révoltes ayant pour exigence l'amélioration dans les prisons, l'amnistie totale de tous les "détenus sociaux" et la rupture avec les lois et les structures héritées du franquisme.
- A la fin de janvier 1977 sort publiquement le "Manifeste des prison - nier(e)s de droits sociaux de Carabanchel" ,qui est le résultat de leur analyse des causes de leur situation et sa solution possible. Cela amena les prisonnier-e-s de tout le pays à se rebeller avec 35 mutineries et une multitude d'actions de protestation durant cette période.
-Le baptême du sang de la COPEL
eut lieu en février 1977, lorsque, après plusieurs
tabassages d'une centaine de jeunes gens en redressement et le
poignardage de trois détenus par des mouchards encouragés
par les matons, éclata une mutinerie qui ne dura qu'un
jour. 26 détenus se rebellèrent et , face aux assauts
de la police s'ouvriront l'estomac.D'autres ingurgiteront les
objets les plus divers. L'un se tailla une veine et fut transporté
à l'hôpital, d'où, profitant d'une distraction
des matons, il réussit à s'enfuir. Dans le corridor
de la prison l'un des blessés inscrivit le mot COPEL.
-Le jour d'après 98 détenus seront divisés
et transférés dans diverses taules du pays et 40
automutilés entreront en cellule de punition.
-A partir de ce moment là jusqu'en 1979, mutineries, grèves de la faim et des ateliers de travail, continueront sans interruption dans toutes les prisons du pays.
La répression brutale et
la persécution qui s'est abattue sur les membres de la
COPEL, avec l'infiltration typique dans ces cas là, contribueront
à l'affaiblissement puis à la disparition de la
coordination, au début des années 80.
Association des Prisonnier-e-s
sous Régime Spécial (reconstituée) - APRE(r)
-27 juin 1989, mutinerie à Porto de Santa Maria. Les compagnons, la révolte réprimée, seront transférés à la prison de Herrera de la Mancha, soumis à un brutal régime d'isolement. Ils réclamaient des améliorations dans la gestion pénitentiaire.
-14 février '90, séquestration des matons à Alcala-Meco. Est revendiquée la libération de Juan Redondo Fernandez du brutal isolement auquel il est soumis dans le module 7 et celle des compagnons de Herrera de la Mancha.
-Mars'90, mutinerie provoquée par une grève des matons à Daroca, qui s'étend à Nanclares de la Oca, Caceres II, Alcala -Meco et Foncalent.
-Octobre 1990, coordonné par Javier Avila Navas nait l'APRE(r) qui revendique des améliorations au moyen d'une plateforme de revendications, dans la gestion des prisons de le Herrera de la Mancha.
-12 novembre '90, mutinerie dans la prison de Foncalent (Alicante), qui dura jusqu'au 15 puis fut brutalement réprimée.
-18 mars 1991, mutinerie à Herrera de la Mancha, revendiquée par l'APRE(r) avec une plateforme revendicative de 15 points.
-11 juillet '91, nouvelle mutinerie à Herrera de la Mancha revendiquée par l'APRE(r).
A partir de ces faits et de quelques autres, s'institue le régime FIES.
-11 septembre 1992, mutinerie à la prison de Daroca.
Ces faits sont extraits d'un dossier sur la COPEL et du livre "Fuis, homme, fuis" agenda d'un prisonnier FIES.
La prison dans la prison
En 1991 s'institutionnalise en Espagne
les Régimes Spéciaux pour les Prisonniers FIES (Fichier
des Internes en Suivi Spécial) en marge du Réglement
Général Pénitentiaire et des droits fondamentaux
de la personne, récoltés de la Constitution .
En 1994 le tribunal constitutionnel est d'accord pour suspendre
ce régime FIES jusqu'à ce que soit transmise la
demande de protection présentée par deux détenus
.
Actuellement, après la promulgation du Nouveau Réglement
Pénitentiaire, la philosophie de la circulaire du 2.8.91
qui réglemente le régime auquel sont soumis les
FIES, continue à exister .
Le nouveau réglement instaure les départements spéciaux,
reconnaissant leur figure instituée en 1991 et qui est
abolie en 1994 .
Ce régime suppose, selon l'art. 93 du Réglement
Pénitentiaire :
ISOLEMENT . Promenade à l'air,
ou dans la "cage" (petit couloir recouvert de filets
et de fils barbelés), individuellement, ou avec un autre
détenu, cela pour un maximum de 3 heures en tant qu'activités
programmées . DURÉE À TEMPS INDÉTERMINÉ
. Formalités qui sont réexaminées tous les
trois mois, sans que cela empêche de se prolonger pour des
années . MODE DE VIE . Selon les caprices de la direction
du centre pénitentier, elle peut contrôler et intervenir
sur la correspondance, dans les promenades dans des couloirs couverts
de filets, d'environ 10m sur 15m ; nier les entretiens en vis-à-vis
ou à travers des vitres pour des années ; fouilles
intégrales et perquisitions arbitraires avec des rayons
X ; manger en cellule dans une auge en plastique ; continuer les
tortures physiques et psychologiques ...
7 personnes sont déjà mortes . La "dangerosité"
d'un détenu est déterminée par une équipe
de psychologues et la direction du centre . Et il est aussi possible,
une fois entré en prison, d'en venir à être
transféré dans l'un de ces quartiers, si vient à
être appliqué, par exemple, l'art. 10 (bande armée
organisée) .
-Note des rédacteurs- nous ajoutons aussi cet article ci-dessous, même si nous ne sommes pas d'accord avec les allusions avec "notre" constitution, pour faire connaître un peu plus le régime FIES à l'extérieur de la prison
La Guardia Civil s'entraîne à la prison de Carabanchel à étouffer une mutinerie Carabanchel (article paru sur Area Sur, oct '99)
Un groupe de 20 agents de l'UEI (Unité
Spéciale) de la Guardia Civil, basée dans la localité
madrilène de Valdemoro, fut chargé d'exécuter
des exercices dans lesquels furent recréés les éléments
appropriés à une "hypothétique situation
de soulèvement carcéral" .
Les exercices eurent lieu principalement dans le dénommé
"cellulaire 2" ou quartier d'isolement de la prison,
où furent utilisées de petites charges explosives
destinées à faire une ouverture dans les portes
des cellules . En plus ils s'exercèrent à d'autres
méthodes d'ouverture comme la "reprise en main"
des murs et des accès, la désactivation des mécanismes
de fermeture automatique, incluant des sauts et des descentes
de l'énorme coupole de l'antique enclos pénitentiaire
.
Un enclos apte
La structure de la prison de Carabanchel, fermée en décembre
de l'an dernier, après un demi-siècle de fonctionnement,
est très différente de la majeure partie des centres
pénitentiers où pourrait avoir lieu un cas d'intervention
réel . Aussi , facilement, pour la Guardia Civil c'est
"un espace apte pour ce type d'exercices, parce que la UEI
travaille sur des paramètres pré-établis,
qui sont communs à toutes les prisons récentes"
.
L'UEI est un corps d'élite qui compte une ample histoire
d'efficacité . Comme en étouffant une mutinerie
organisée en 1992 dans la prison aragonaise de Daroca,
durant laquelle fut séquestré l'actuel directeur
des institutions pénitentiaires, Angel Yuste, ainsi qu'un
juge de surveillance pénitentiaire du centre .
Durant ses 20 ans et plus d'existence, l'UEI a désarticulé
19 commandos de la bande terrorriste ETA . Ses agents sont intervenu
en 17 occasions, pour des mutineries survenues dans différentes
prisons espagnoles ; interventions qui ont abouti à la
réclusion de 74 détenus et libéré
96 otages .
Une arme appelée justice
C'est une arme directe contre tous
les exclus et bénéficiant aux riches, contre ceux
et celles qui relèvent la tête, donnant par cet acte
une signification à la dignité ... eh bien cette
arme s'appelle justice . Justice qui, comme conscience dominante,
est permise par l'opinion publique qui réagit immédiatement
grâce aux moyens de désinformation !!!, devenant,
ceux-là mêmes, exécuteurs des intérêts
dominants, et chantant l'hymne : "l'état a le monopole
de la vérite", "l'état a le monopole de
la violence", consolidons avec l'enthousiasme de ce public,
l'état de droit . Une pierre tombale, le droit, qui sert
à prolonger les privilèges de certains au prix de
la vie de beaucoup et à criminaliser d'une manière
plus générique ... C'est un retour de bâton
d'une société qui dit : "si vous sortez de
mes normes, vous paierez avec la prison !!!", le pouvoir
d'intimidation et le châtiment, qui actuellement est la
monnaie de change au "délit", ils te soumettent
à payer dans le temps. Un chantier ouvert pour les multinationales
à la recherche de bénéfices. Tout ce contrôle
social n'est pas infini, c'est une structure avec un centre et
des ramifications. La répression n'est pas hétéroclite
ou ponctuelle, mais quotidienne et violente...
Pour ceux comme les rebelles et les anarchistes, qui ne pourront
jamais tendre l'autre joue, il n'y a pas de négociations
possibles. Le moyen, la lutte directe, et quand surgissent les
contradictions, il est possible de les dissiper à travers
le processus de lutte, parce que la vie va dans cette direction,
les désirs s'amplifient quand ils outrepassent les limites,
de nouvelles palpitations émergent quand se détruisent
les obstacles à la recherche d'une pleine liberté...
Une
*
Entreprises qui participent au tissus carcéral
Citroën, Cauchodren, Fagor,
Alecop, El Corte Ingles, Camper,
Mamut, Pryca, Alcampo, Champion, Hipercor.
Entreprises de constructions comme FCC
Organisations carritatives
Financiers: (Fond Européen de Développement Régional)
Si nous publions cette liste d'entreprises
qui participent à l'exploitation du travail à l'intérieur
de la prison, nous ne le faisons pas parcequ'ils "paient
une misère" ou parce que ceux qui sont en prison n'ont
pas le "droit à s'organiser en syndicats...",
cela semble, avec le respect qui se doit, une stupidité.
On ne parle pas de cela. Par exemple, l'entreprise automobile
FORD (que nous avons omis involontairement dans la liste) paie
ses travailleurs le même prix que ce soit dedans ou en dehors
de la prison. Le problème est plus profond. On parle ici
de dénoncer tout ce vilain monde (et ceux que nous avons
omis par manque de connnaissance... tu te chargeras toi-même
de remplir la liste !!) qui, avec son silence, est complice des
tortures et des abus qui se comettent quotidiennement dans ces
centres d'extermination. Ainsi, les tribunaux de surveillance
pénitentiaire, la troupe des avocats, juges et tribunaux,
la police, les médecins qui couvrent les tabassages, les
assistant-e-s socia-ux-les qui ferment les yeux en face de la
réalité...sont aussi responsables de ce qui se passe
dans l'enfer des prisons.
C'est une fonction législative de la prison et de ses autres
réalités...Nous ne sommes pas avocats, ni spécialistes
du soutien, ni juristes, etc..., quand arrivent les communiqués
des compagn-e-ons enfermé-e-s, chargés de rage et
de lutte permanente, nous y avons vu un prolongement de nos désirs
et de nos inquiétudes, en plus, pour nous, la prison est
une menace et personne n'a envie de l'essayer, pour celà
la destruction de ces murs est une idée maitresse impulsée
de valeurs comme la solidarité entre les opprimé-e-s
et le soutien mutuel... La force pour l'obtenir? C'est quelque
chose que personne ne peut élaborer comme recette exclusive,
c'est une évaluation personelle,qui, à un moment
donné, peut se répandre comme de la poudre. Observer
les moyens à disposition est ce que ta pensée développe
sans limites....en définitive, nous, qui écrivons,
avons la certitude que pour l'obtenir, on se doit de le désirer
dans son coeur, le vouloir puis le faire ( ce dossier, dans sa
"mesquinerie" et dans sa petite grandeur, en est un
exemple), sans se soucier que cela soit dans les termes de la
légalité ou en dehors. Légalité et
Illégalité sont des termes utilisés par le
pouvoir dans la pratique pour isoler et criminaliser les rebelles.
La volonté de détruire ces maudites prisons est
un instrument entre nos mains et c'est cela qu'aucun réformiste,
révolutionnaire en parole (de ceux là y'en a beaucoup),
ne pourrons jamais nous ôter.
Les prisons sont un foyer de conflits permanents, surtout dans
ces maudits isolements, ce conflit est mené en avant par
nos ami-e-s, compagne/ons, que les médias définissent
comme "les plus dangereux", sans doute dangereux/ses
pour cette paix sociale fictive, son ordre désordonné,
leurs biens et propriétés, leurs vies misérables...
dehors, dans les rues, sont ceux qui souffrent aussi dans cette
prison sans barreaux. Ils se nomment provocateurs, casseurs, terroristes,
délinquants, déviants... hurlant en coeur avec tous
les squatteurs, antifascistes, anarchosyndicalistes, groupes de
soutien...oui, vraiment, nous sommes dangereux!!!
Le danger que cet état de droit soit abattu, telle est
leur peur.
On ne se soucie pas de la possibilité de négocier,
ni du danger que des gens de merde, qui n'aient rien à
voir avec notre lutte, à nous, rebelles, se décident
à faire carrière pour sortir leur moyens de communication
avec le Pouvoir. Nous ne nous soucions que de nos ami-e-s et de
nos compagne/ons qui sont en train de lutter, nous pensons seulement
à la lutte. Nous soutenons les revendications de nos ami-e-s
mais jamais nous ne soutiendrons des négociations ni des
négociateurs, bureaucrates ou avocats. Négocier
c'est avant tout reconnaitre, à la face de ceux qui commandent,
que leur autorité est légitime. Pour cela seraient
légitimes les plans d'extermination qu'ils comettent au
nom du peuple et, en plus, avec l'excuse de le protéger!
Est-elle légitime leur autorité? Nous pensons que
non, à la poubelle les négociateurs, aux ordures
avec l'état. Nous continuerons à lutter, et jamais
ne nous arrêterons jusqu'à ce que l'ultime vestige,
l'ultime mur de la dernière prison soit détruit.
Seul cela nous intéresse, c'est notre idée maitresse.
Ceci est une contribution de plus au débat, à cet
espace de communication que nous sommes en train de créer
.
Une petite chronique des actions dans la rue contre la prison
*Durant la période 1977-78
les compagne-ons des Groupes Autonomes (comme eux-même se
définissaient) organisèrent des attentats à
Barcelone, Madrid et Valencia contre les tribunaux, la prison
modèle de Barcelone et les édifices de l'Administration
judiciaire en soutien à la lutte des prisonnier-e-s.
Les écrits et les lettres, recueillis après dans
un petit livre intitulé "liberté. Communiqués
des Groupes Autonomes enfermés à la prison de Ségovia"
, sont significatifs de ce qu'on pouvait attendre de la rue, comme
soutien et solidarité avec les luttes carcérales:
"...Les luttes dans les prisons prirent forme d'assemblée,
la COPEL, qui était l'auto-organisation des prisonniers
par eux-mêmes, ne put échapper au phénomène
de leader, qui finira par la diviser: d'une part les leaders réformistes
qui se limitaient à demander des prisons plus humaines,
qui négocieront et se fieront aux promesses de Garcia Valdes
(directeur général des Institutions Pénitentiaires)
et donc à la réforme pénitentiaire; d'autre
part, une minorité radicalisée, gorgée de
la dynamique de lutte, qui veut la destruction des prisons. La
police réprime sauvagement les soulèvements et la
DGIP ensevelit à vie, dans des prisons spéciales
cette minorité qui se distingue par sa radicalité.
De l'extérieur, seuls quelques comités pro-COPEL,
quelques secteurs de la CNT et des Groupes Autonomes soutiennent
la lutte".
*Les Commandos Autonomes Anticapitalistes font sauter, en 1980, une maison de redressement en construction à Azpeitia (Euskadi) affirmant dans un communiqué: "Jamais nous ne verrons un gamin enfermé en redressement!"
*Nous n'avons pas d'infos sur ce qui se passa dans les rues, durant la décade des années 80 jusqu'au début des annnées 90. Ce vide d'une génération, au moins ici à Madrid et, probablement, dans beaucoup d'autres endroits, des anarchistes et des rebelles ( la CNT par exemple continuera pour des années et des années...sans rien faire) est en partie ce qui provoqua cette absence d'analyses et d'actions, d'échanges d'expériences, d'apprendre des erreurs, de manquer d'imagination, de créativité révolutionnaire...Il y a comme exemple les okupations de maisons et de locaux qui ont repris à Madrid et Barcelone dans les années 86-87...pratique qui durant les années 78-79 étaient plutôt en extase.
*La dernière semaine de novembre '97, diverses personnnes et collectifs s'enferment dans la cathédrale d'Almuneda pour protester et exiger la fermeture des régimes FIES.
*Tous les ans, depuis 1994 à Barcelone et à Madrid, le 31 décembre sont organisées des manifestations sous les murs des prisons (la Modello et la désormais fermée prison de Carabanchel) pour saluer les prisonnier/es.
*Septembre 97, avec la mort en prison à Torrero (Saragosse), de l'antimilitariste Enrique Mur Zubillaga, à cause d'une inaptitude médicale, il y eut à Madrid de graves émeutes qui détruisirent le quartier de Chucca et où fut brûlée une banque, la Cassa de Madrid, dans le quartier Latina.
*Durant l'année 1999 se sont succédées divers attaques d'incendiaires et de lancers-de-pierres contre les entreprises qui participent à l'exploitation des travailleu-rs/ses dans les prisons comme El Corte Inglès et Eroski.
Les prisons génèrent la violence
Actuellement plus de cinquante personnes
pourrissent dans les modules illégaux des quartiers spéciaux
FIES. Ces modules, conçus en 91 par Antonio Asucion, alors
directeur des Institutions Pénitentiaires et actuellement
chef de liste du PSOE à Alicante, sont des prisons à
l'intérieur des récents établissements pénitentiaires,
où les compagnes/ons "jouissent" de 2 à
4 heures d'air par jour et où se succèdent les tortures
et les mauvais traitements psychologiques. La nouvelle (bien que
pas si nouvelle) tactique du Pouvoir est basée sur l'isolement
total pour les compagne-ons qui, rebellés, rompent avec
les lois écrites et pensées par une minorité
de riches et acceptées par la grande majorité de
la population. On ne peut permettre que perdure en toute impunité
cette torture contre nos compagne-ons qui se rebellent continuellement
en organisant des protestations, des "grêves de la
faim et de promenade". Les mensonges servis par les moyens
de communication officiels sur la "dangerosité"
de nos compagnons rebelles, aide la putréfactrice et malodorante
Direction Générale des Institutions Pénitentiaires
(DGIP) à se laver les mains, et à légitimer,
face aux yeux de l'opinion publique, face à toi qui lis
cette feuille de choux, les abus et les attitudes arrogantes des
insolents matons, médecins, assistant-es sociaux et juges
des peines.
Nos compagnes et compagnons exigent :
- L'arrêt de l'isolement et l'abolition des FIES .
- La libération des prisonnier-e-s malades en phase terminale
.
- L'arrêt de la "dispersion" des détenu-e-s
.
Leurs revendications sont les notres, leur lutte est la notre,
nous ne les laisseront pas seuls dans leurs cellules, nous combattrons
jusqu'à ce que nous rejoignions nos objectifs, jusqu'à
ce qu'une fois pour toute nous abattions à l'aide de dynamite
les murs des prisons, des casernes, des écoles ,commissariats,
bâtiments de l'état, usines ...
Les prisons génèrent
la violence
Vous en êtes les coupables
Anarchistes contre la répression
Ce dossier fut fait par quelques agitateurs de Madrid, fin novembre '99, et dédié à nos ami-e-s dans les prisons et à tou(te)s les compagn-e-on-s qui luttent pour la liberté . Il a été traduit en français et additionné de quelques communiqués récents en mai 2000;
@nti-copyright
informations pour l'action
copies-la, diffuse-la, participes-y !
Quelques un(e)s des compagn(e/on)s
enfermés
Ecrivez leur !
Andreas Liamosas Sanchez
C.P. Valdemoro (m° Infermeria)
- C.ra Pinto san Martin de la Vega - 28340 Valdemoro (Madrid)
Jose Maria Moreno Lindez, Roberto
C.P. Picassent III - M°9 bis (preventivos)
Apartado 1002
46225 VALENCIA
Claudio Lavazza, Gilbert Ghislain
C.P. Huelva II (Modulo 16)
Carretera La Rivera s/n
21610 Huelva
Carlos Alberto Rios Gonzales, Jose Francisco Valle Molina,
Robert Gomez Frenandez, Jaime de la Cruz Jimenez, Francisco José
Blesa Pintado
C.P Soto del Real
Carretera Comarcal, 61
28791 MADRID
Giovanni Barcia
C.P. Badajoz Modulo 7
Carretera de Olivenza km 7,300
06010 Badajos
Gerardo Casanova
apdo Of.500
08760 Martorell
Giogio Eduardo Rodriguez
C.P TOPAS Modulo 4
37799 Salamanca
Gabriel Pombo da Silva: C.P.Nanclares de la Oca (m°
4)
-Barrio Camino Garabo -01230 Gasteiz (Araba)
Gabriel Bea Sampedro
C.P. Teixeiro (m°FIES) -
15310 Curtis a Coruna -Galizia
Jesus Serrano Moren
C.P. Ocana I.- C/ Martires, 4 Ac:7 -
45300 Ocana - Toledo
Juan Antonio Lucas Garcia
C.P. Darroca
Carretera de nombrevilla s/n
50360 Daroca-Aragon
Juan Manuel Perez Llorente
C.P. Valdemoro (m°4 FIES) -
C.ra Pinto San Martin de la Vega - 28340 Madrid
José Gallan Ortega
C.P Navalcarnero Madrid IV
Modulo 5 AC: 195
Carretera N.5 km 28
28600 Madrid
José Chorro Leal
C.P. Valdemoro (m°4. 1° fase FIES) C.ra Pinto san
Martin de la Vega - 28340 Madrid
Manuel Sanchez Canado
C.P Villabona Finca Tablaidello
33271 Gijon- Asturies
Michele Pontolillo
C.P Villabona Modulo 6
Finca Tablaidello
33271 Gijon - Asturies
Manuel Gomez Lindon
C.P. Jaen II - C.ra Bailen/Motril Km
28 - 23071 Jaen
23071 JAEN
Oscar Rull Martin
C.P Alcala- Meco Modulo 5
Carretera de Meco km 5
28800 Alcala de Henares- Madrid
Sacuador Estarlich Moran, Sergio Sampedro Espinosa :
C.P. La Moraleja
34210 Duena Palencia
Santiago Cobos Fernandez:
C.P. La Moraleja (m° isolamento) - 34210 Duena Palencia
Suso Cela Seoane:
C.P Badajoz - C.ra Olivenza Km 7,300 - 06010 Badajoz
Xosé Tarrio Gonzales
C.P Teixeiro Modulo 8
(Apartado 394?)
15310 Curtis a la Coruna - Galizia
Angel Marco Bernard, Augustin Marco Ornad
C.P Nanclares de la Oca Modulo 2
Barrio caminoGarabo s/n
01230 Nanclares de la Oca- Gasteiz (Araba)
Juan Antonio Caballero Gordillo
C.P de Martutene, Martutene 55
20071 San Sebastien (Donstia Gipuzkoa)
Unai Molinero, Alberto Naya, Joseph Ghanime, Taxio Ardanaz,
Rafael fernandez Ferrete, Raul Alonco, Javier Gomez Sanchez
Prison Militar de Alcala de Henares Carretera de Meco km 5
28805 Alcala de Henares (Madrid)
Farid Halifa Belaim
C.P. Villanubla (m°FIES) - C.ra Madrid/Gijon - 47014 Valladolid
Fernando Ramos Alvarez
C.P. Aranjuez (M°1)
28300 Aranjuez
Laudelino Iglesias / # Daniel
Rodriguez Obelleiro / # Mohamed Ali / # Santiago Cobos /
Manuel Perales / # Luis Jimenez Jimenez / # Jose Manuel Luengos
Fernandez /
Francisco Javier Abella / # Enrique Jimenez Bernal / # Jaime de
la Cruz Jimenez/
Eugenio Garcia Serrano / # Amara Abdefda / # Omar Sbala / # Mohamed
Abdelkader
C.P. La Moraleja
34210 Duenas (Palencia)
Reinaldo Gomez Guijarro / # Antonio
Villar Mourino
C.P. Jaen II
Carretera Bailen-Motril Km 28
23710 Jaen
Daniel Ramirez Cordoba
C.P. Palma de Mallorca
Apartado 1075
07004 Palma de Mallorca
Luis Miguel Mingorance Corral
C.P. Madrid VI
28300 Aranjuez (Madrid)