F.I.E.S. en lutte


Introduction

Tenter de donner une signification concrète à ce dossier est plutôt compliqué, étant donné qu'y participent des centaines de compagne/ons qui ont lutté et actuellement luttent contre la Prison, un affrontement continu et direct contre l'oppression, la domination et la mort... En ce moment précis, la rebellion des compagne/ons enfermés acquiert pour eux un caractère illimité. Avec ce dossier nous voulons apporter un instrument de plus à l'initiative, à l'espace de communication et d'échanges d'idéees, de passions, ...

Estimé/es compagne/ons,
Il y a des moments où chacun de nous croit intimement à la possibilité d'un changement.
Quand le bourreau s'éloigne, dans la solitude de la cellule, nous sommes capables de produire ce changement. Intimement en nous, il y a la certitude et la force suffisante pour s'affronter avec la prison. Celà n'est pas une illusion, si ce l'était, ils ne nous tiendraient pas enfermés dans des modules d'isolement et n'auraient pas besoin de se mettre à 10 ou 15 pour nous torturer.
Nous pensons que ce qui nous empêche de lutter avec efficacité c'est en partie les murs que nous même avons édifiés, et non quelques géôliers ni une politique d'extermination, qui, il est plus que certain, a emporté au loin beaucoup de compagne/ons, toutefois on ne peut pas dire que le discours de la rebellion s'est tût, comme le démontre les protestations qui s'élèvent de tous ceux/celles en isolement. Il n'y a pas un mois où ne se passent des refus de sortir de cellule ou de grêve de la faim, tant au niveau individuel que collectif. On se lance, et ni la force ni la volonté ne nous manquent, seul manque, peut être, de focaliser notre lutte d'une manière différente, pas d'une manière collective proprement dite (parce que avant tout nous sommes des rebelles orgueilleux/ses de notre individualité), cependant si, d'une manière plus coordonnée pour obtenir de meilleurs résultats.
Pour atteindre une plus grande efficacité et obtenir des résultats, il serait indispensable de créer un espace qui permettrait de promouvoir les actions et de les synchroniser. par-dessus tout, cela devrait permettre de pénétrer le mouvement pro-prisonnier(e)s formé de divers collectifs, parfois avec des affinités avec nos idées, d'autrefois moins, mais de toute manière composés de personnes désireuses d'éradiquer les tabassages, les tortures et les mauvais traitements auxquels nous sommes soumis.
Nous devrions interagir avec ce mouvement car personne mieux que nous ne peut expliquer la réalité carcérale et apporter les réponses à la répression en transférant notre force et créativité dehors dans les rues.Cela permettrait de coordonner certaines propositions entre le Dedans et le Dehors.
Pour celà nous devons prendre conscience d'une chose : que nous soyons drogué/es, voleur/ses, anarchistes ou quoi que ce soit, nous sommes prisonnier/es parce que nous n'acceptons pas la réalité qu'ils voudraient nous imposer. Chacun de nous, à sa manière, s'est rebellé contre la misérable existence que lui offre une société qui s'enfonce dans la merde. Pour celà parfois avons nous été charmés par le piège de la drogue, pour ceci nous avons empoigné une arme, et surtout, pour cela nous souffrons de la répression. Ce sont des faits incontestables. Ne nous perdons pas en théories politiques ou en discours, luttons pour la négation de n'importe quel style d'imposition, parfois en partant de pas mal de contradictions, mais toujours d'une vérité et d'une certitude que personne n'ôtera. C'est tout cela que nous pouvons apporter aux compagne/ons du dehors, s'enrichir avec nos différences et mettant en jeu les désillusions causées par les longues années de réclusion et de résistance.
Il est possible et assez simple de cooordonner nos forces pour créer une nouvelle réalité dans laquelle, tout au moins, nous ne soyons pas en train de mourrir à petit feu. Nous pensons qu'après, il est nécessaire de créer un espace pour gérer notre lutte. Nous croyons que la chose la plus importante est de tisser un réseau de communication entre nous les prisonnier/es et les compagne/ons dehors.
Nous proposons d'envoyer cet écrit, communiqué, ou comme il vous plai-ra de l'appeler, à quelques compagne/ons qui se chargeront de le diffuser entre nous, dans la légalité (nous précisons pour les forces répressives), pour faire front activement à la répression.
Ce serait superbe que celui ou celle qui se sent capable de pouvoir trans-mettre par écrit les impressions de qui ne le peut pas, le fasse.
Nous espérons avoir été capables d'exprimer clairement l'idée, afin que tous/toutes puissions la refléter, afin que chacun y apporte ses réflexions et son énergie.
Nous croyons possible un changement, plus nous aurons cette conviction, plus de possibilités nous aurons, essayer ne coûte rien. Commençons à construire cet espace et dans peu de temps, les choses commenceront à changer.
Ici nous sommes en grêve de promenade (refus de sortir de cellule), celle de toujours, nous n'accomplissons pas les ordres du juge et de la légalité en général. Sur l'argumentation nous enverrons un autre écrit. Vous êtes dans beaucoup de lieux et dans la même situation, pour celà nous attendons de vos nouvelles
FORCE ET DETERMINATION
Collectif des prisonniers en isolement de Soto del Real - Madrid-

Ce commmuniqué est arrivé début octobre (99), à partir de ce moment commença sa diffusion à l'intérieur et à l'extérieur de la prison. En suivant, un autre communiqué:

Nous profitons du fait que vous soyez réunis pour tenter de vous faire parvenir nos impressions et contribuer avec quelques idées. Nous ne préten-dons pas représenter l'ensemble des détenu/es en isolement et encore moins de la population carcérale, mais s'approchant d'une vision commune à beaucoup d'entre nous.
A la fin des années 80 et début des années 90, dans l'apogée du néo- -libéralisme et dans la prévison de ses effets exclueurs, se renforcèrent toutes les structures répressives . Les états européens se réorganisent et donnent un nouvel élan à la politique carcérale . Dans notre pays, en 1991, commence la construction des méga-prisons . Cette même année les droits des prisonniers dénommés combattifs sautent, et s'instaurent les F.I.E.S. (Fichiers de Détenus en Suivi Spécial) . Celà ne fut pas casuel, comme ne le fut pas non plus la campagne de désinformation orchestrée respectivement envers les révoltes, séquestrations et assassinats commis dans les prisons . Si nous regardons les années antérieures à 1991, on se rend compte que cet été-là ne fut pas si "chaud" que l'on voulut le faire croire . En toutes façons, l'instauration des F.I.E.S., la naissance des quartiers d'isolement, furent corrélatifs à la construction de méga-prisons et ont contribué, en grande partie, à subjuguer la majorité de la population carcérale .
Malgré la répression, dans les quartiers d'isolement nous continuons à lutter, et vous êtes, encore une fois, contraints à vous affronter à des diffi-cultés, vous êtes là réunis et engagés dans la même lutte . Il ne vous semble pas que cela soit une victoire ? A nous, si !! Qu'aujourd'hui continue à exister un mouvement de résistance est indubitablement une victoire . Cela se peut que nous soyons peu, mais il ne s'est jamais vu que les changements prennent corps au sein de la majorité, au contraire, ils proviennent toujours d'une minorité fatiguée, en colère de se voir immergée dans une réalité imposée et capable de se projeter pour en construire une ayant plus d'affinités avec sa propre sensibilité .
Malgré tout, tenant compte du fait que l'existence d'un mouvement de résistance est en soi une victoire, une de ses limites caractéristiques des collectifs et organisation pro-prisonnier(e)s continue à être sa carrence d'efficacité dans le moment pour obtenir des résultats . Que personne ne le prenne mal, ici dedans arrive la même chose . C'est un fait qui génère un sentiment d'impuissance et qui à la longue peut réduire considérablement notre combattivité . Pour cela, à notre avis, il est primordial de chercher d'autres voies qui nous permettront de promouvoir un changement réel .
Pour se rejoindre il semble nécessaire la création d'un espace dans lequel chacun pourra s'exprimer pour participer à la planification et l'orga-nisation de la lutte anti-carcérale . Cela implique une auto-critique et une critique des moyens employés et, en conséquence, une non-stagnation de ceux-ci .
Nous avons pensé à la possibilité de tisser un réseau de communica-tion à travers les écrits . Des prisons, nous enverrons des écrits à divers collectifs qui se chargeront de les dactylographier pour les renvoyer au plus de détenu(e)s possible . Évidemment, ce serait réellement intéressant si les collectifs diffusaient aussi des écrits avec leurs idées, informations et opinions .
Nous croyons qu'il est important de créer un espace qui nous permet-tra de communiquer entre tous/tes. Cela permettrait de rompre avec pas mal de stéréotypes, de s'enrichir les un(e)s les autres, s'unir en partant de nos différences est l'unique moyen visible pour faire front à la répression. Il est indubitable qu'un homme ou une femme qui ne se laisse pas absorber par la masse, possède une richesse créative capable d'apporter de nouvelles idées et méthodes revendicatives qui permettront de se fortifier. Pour celà, nous croyons nécessaire une plus grande communication écrite.
Si demain un collectif se mettait à recevoir et rediffuser des écrits, la DGP (Direcion Générale Pénitentiaire) bloquerait la correspondance, mais si tous les collectifs mettaient une main à l'ouvrage, celà serait difficile à contrer. Un espace diffus non seulement permettrait de faire front à la répression, en plus, comme nous l'expliquions, permettrait un trait d'union entre les différentes luttes. Le mouvement pro-prisonnier(e)s est très hétérogène, se composant de mouvements provenants de divers horizons, nous nous intéressons autant à la sensibilité et aux idées des "mères unies contre la drogue", qu'à celles des groupes anarchistes, et vous, vous vous intéressez à l'opinion de celui/celle qui subit la prison. Nous croyons qu'il est indispensable un rapprochement réel des projets et des inquiétudes des prisonnier/e/s. Il semble fondamental que la lutte s'articule autour de ceux qui vivent la répression. Dans le cas contraire, le mouvement de soutien prend le risque de tourner en rond, jusqu'à se convertir en organisation bien-faitrice. Dans les cellules d'isolement il ne manque pas de combattivité. Ce qui manque, est de seulement coordonner nos protestations, vous dehors pouvez aider et vous organiser et, à partir de cet espace mentionné, ensem-ble engager des actions et réclamer que la légalité s'accomplisse. Avec votre soutien nous croyons possible d'éradiquer la torture et les mauvais traitements. Nous avons la conviction de pouvoir faire front aux abus, seule-ment vous êtes indispensables, nous ne pouvons rien faire sans vous, si ce n'est continuer à pourrir dans une cellule. Nous attendons de vous que vous soupesiez le pour et le contre. Nous croyons au besoin d'un espace qui soutiendra nos revendications. Nous pouvons utiliser d'autres méthodes, mais nous pensons qu'il est important de canaliser notre énergie dans cette direction. Aussi, si vous pensez que l'idée est bonne nous vous proposons de l'exposer à d'autres, nous l'avons déjà diffusée entre les compagne-on-s, mais vous aurez sûrement plus de possibilités que nous à toucher plus de gens. Nous croyons que ça vaut le coup de tenter. Suivant comment nous allons construire ensemble, nous chercherons à résoudre les difficultés qui pourront se présenter. Salutations et Liberté
Le Collectif des prisonniers en isolement de Soto del Real -Madrid-
Ci-après, quelques textes/communiqués parus après la 1° élaboration de ce dossier jusqu'au début de mars 2000

Vivre 24 heures par jour, mois après mois, année après année, dans des conditions qui soumettent l'individu à une tension insupportable, fouilles humiliantes, insultes, provocations continues, maltraitements physiques et psychologiques, tabassages et tortures, signifient pousser les gens au suicide. Il est connu que la majorité des détenu(e)s souffre de désordres psychosomatiques, angoisses, phobies, tachicardie, impuissance.
Les modules FIES furent conçus et subdivisés en cinq sections, dans chacune desquelles sont enfermés des individus catalogués sur la base de leur dangerosité sociale.
FIES 1: renferme des individus particulièrement dangereux et conflic-tuels, protagonistes de révoltes, de tentatives d'évasions, ou d'actions contre le système, ayant mis en péril la vie ou l'intégrité des institutions et de l'autorité.
FIES 2: renferme les soupçonnés de trafic de drogue et de blanchiement d'argent. En vérité y est aussi enfermé qui est trouvé en possession de quelques grammes de haschich.
FIES 3: renferme les présumés appartenants et les membres des organisations révolutionnaires comme le GRAPO,ETA,etc.
FIES 4: regroupe les appartenants aux forces de sécurité de l'état pour garantir leur intégrité physique.
FIES 5: s'y trouvent ceux condamnés pour antimilitarisme, individus qui stimulent l'alarme sociale.
Des formes de détentions brutales plus efficaces se sont développées pour la défense des intérêts de l'état en fusion avec les nouvelles doctrines de la sécurité européenne. Le niveau législatif actuel, en matière de contrôle pénal, porte avec lui l'institutionnalisation de situations qui précédemment révoltaient, dans lesquelles s'y retrouvaient les personnes les plus combattives et réfractaires à la logique disciplinaire de la prison.
Le poids de la capacité de la machine carcérale montre la nullité de l'idéologie corrective et ressocialisante dans les luttes des prisonniers étiquettés comme extrêmement dangereux, proposant la nécessité d'étendre l'industrie pénale et carcérale en particulier, favorisant les intéréssés du Capital, les fonctionnaires et ses ouvriers (juges, magistrats, assistant social, sociologue, avocat, psychologue, éducateur entre autres).

FIES et souffrance légale en Espagne
Si l'on me demande ce qu'est la prison, je répondrai, sans hésiter, que c'est la décharge d'un projet socio-économique bien déterminé, dans laquelle jeter toutes les personnes qui dérangent la société, c'est pour ça que les prisons hébergent principalement les pauvres ...
L'idée de prison naît dans l'histoire comme un moyen à travers lequel réinclure et isoler de la société les personnes que les autorités considèrent comme nuisibles ou subversives respectivement à ses doctrines et normes . De sa longue histoire, les prisons et ses souterrains existèrent sous diverses formes; mais toujours, absolument toujours, cela a constitué un instrument du pouvoir imposé, le moyen coercitif des rois, des militaires et des politiciens . Précisemment, la prison vient de la nécessité pour le gouver-nement, pour l'état, de s'approprier le droit exclusif de punir, le respect de l'usage exclusif de la violence sur les personnes libres ; l'utilité fonction-nelle de cet acte et la nécessité de faire valoir ses lois par des méthodes de terreur et la torture, avec le but de détruire les ennemis du système en valeur et les personnes qui ne se soumettent pas à ses codes et ses lois .
Mais, il y a sans aucun doute, aussi une origine sociale . Le contrôle par le pouvoir des désireux-ses et des pauvres, de l'immense masse de pauvreté et de marginalisation qui est présente dans notre société moderne, avec l'idée de freiner, en grande partie, le mécontentement social, réprimant constam-ment les classes les plus rebelles . Pour cela, nous pouvons déjà conclure que la prison, est un instrument de l'appareil gouvernemental, à travers lequel il renforce son propre pouvoir . Cela vient de la nécessité pour le Pouvoir à contrôler le peuple, la nécéssité de le réguler, de l'ordonner, de le sélectionner, de le maintenir (en définitive) sous une liberté condition-nelle, sujette à un code pénal et à quelques lois injustes, créées sans consulter le peuple, avec la menace constante de la prison au dessus de la tête.
Si les prisons furent construites pour renfermer les pauvres et les subversifs à l'ordre établi, ici à l'intérieur des prisons espagnoles, ont été mis en fonction les FIES et là dedans se sont faits enfermés et enterrés vivants, ceux et celles, parmis les prisonnier(e)s, qui ont défié le Pouvoir et l'ont combattu. Les FIES constituent, dans l'état espagnol, une des plus grave violations des droits de l'homme ces dernières années, étant un régime spécial qui ne peut être règlementaire, pas même dans leurs lois, une sorte de carte blanche donnée aux matons pour réprimer, à leur bon vouloir, une série de prisonniers organisés contre les institutions pénales. Cela commença à être appliqué en 1991, suite à la réorganisation de prisonniers conscients des problèmes carcéraux et, après une série de révoltes et de séquestrations de matons et de quelques autorités carcérales et judiciaires, fait pour se faire entendre de la société et demander des améliorations des conditions de détention dans les prisons espagnoles.
Les FIES, conçus par le ministre de l'intérieur de l'époque Antonio Asuncion, fut élaboré et initié dans le but de détruire l'association APRE et les prisonniers considérés comme les plus conflictuels ou les récidivistes en évasion. Ayant ainsi: construit une prison à l'intérieur même de la prison, fait la sélection des prisonnier(e)s, ils seront subdivisés en petits groupes, et l'un après l'autre, furent transférés dans les nouveaux modules FIES ou les départements spéciaux, où un quelquonque contact avec le reste de la population incarcérée, sera impossible, facilitant ainsi le travail répressif. Dépouillé de tes vêtements, là ils fournissent tout pour t'habiller. On est soumis à la censure dans nos correspondances et limités dans le nombre de lettres, ils nous refusent la promenade, sans nécessairement être soumis à une sanction, ils retirent les matelas durant le jour, pour te le rapporter à nouveau pendant la nuit. Pour les transferts, dans le parc pénitentiaire, nous sommes dénudés et menotés, conduits escortés par plusieurs gardiens armés de gourdins et de barres de fer. Le procès dure un seul jour et durant le transport les prisonniers ne voient personne; ils subissent directement de la part des groupes de matons des insultes, tabassages et d'enchaînements aux barreaux, parfois durant la journée, à l'intérieur de la cellule....et un long etcoetera, qui signifie les FIES dans les prisons de l'état espagnol, de 1991 à aujourd'hui.
Actuellement, les dures luttes internes, lors desquelles nous avons perdu plusieurs compagnons et reçu le soutien de collectifs anti-prisons, ont fait que les FIES sont parvenus à la connaissance de la société, faisant que maintenant ils ne peuvent plus les utiliser aussi facilement, qu'ils l'ont fait ces six dernières années. Aujourd'hui nous avons des matelas et des appa-reils, un vestiaire personnel et nous commençons à avoir des promenades avec les autres détenus...Le courrier n'est plus confisqué à tous sans discrimination et encore dans quelques lieux, ils te menottent lors des transferts.
Cependant, la répression continue à être présente, prompte à réagir à n'importe quel moment et Jaen II, Huelva, Vallaloid, ect, sont des prisons espagnoles dans lesquelles, toutefois, sont maintenus les régimes FIES, lors de luttes des compagnon-e-s, où l'on torture et l'on réprime par goût de la répression, et où les détenu(e)s résistent grâce à leurs propres valeurs et à la solidarité .
Etre un FIES signifie que, à n'importe quel moment, ils peuvent faire avec toi ce qu'ils veulent, considérant qu'ils ont carte blanche avec toi, que les FIES sont des prisonniers incorrigibles avec lesquels il y a seulement besoin d'utiliser la violence légale, les tortures et les cellules de châtiment .
Depuis 1991 sont morts 4 compagnons soumis à ce régime : Ernesto Pèrez Barrot, Moises Cuamanez, José Luis Iglesias Amaro, José Romera Gonzales, et en 1995, à Jaen, un cinquième, José Fernandez Alvarez (alors mon voisin de cellule), ils mirent une corde dans sa cellule et ils le tabas-sèrent tous les jours jusqu'à ce qu'il se pende ...sans compter les dommages psychologiques que toutes ces années d'isolement et de répression ont laissé sur tant de compagn(e/on)s .
Nous ne devons pas oublier que pour une majorité des détenu/e/s FIES, ça fait déjà une dizaine d'années que nous sommes en cellules d'isolement, et que beaucoup d'autres compagn/e/on/s y sont depuis 15, voire 20 ans, celà peut donner une idée de la réalité carcerale à l'intérieur des prisons espagnoles, pour tous ceux-là, qu'ils osent affirmer le contraire . Le risque de pourrir et de mourrir seul et tabassé dans un souterrain est réel .
Ici le fascisme est palpable, je crois aussi que c'est une conséquence de cette vague de néofascisme, qui une fois encore, déferle sur l'Europe .
Pour conclure ce bref article que j'ai écrit pour expliquer un peu ce qu'était la prison et ce que sont les FIES, je vais dire que toute la répression et la torture se basent sur un fait fondamental : l'impunité avec laquelle ses auteurs-bourreaux peuvent se prévaloir ; pour cela il est indispensable de faire connaître la situation des départements FIES dans l'état espagnol, parce que un demain, cette situation pourrait se vérifier dans un quelconque autre pays, comme cela s'est déjà institué en Allemagne, en France ...Pour tout cela, nous devons dénoncer ce gouvernement factieux et qui masque sa politique pénitentiaire et sa brutalité . Seulement comme ça, peut-être, pouvons-nous élever un peu les dures conditions de vie dont nous patissons nous autres à l'intérieur, tandis que nous croyons en des conditions afin qu'un jour l'on puisse faire disparaître de la face de la Terre cette honte de l'humanité que nous appelons Prison et qui ne sont autres que des chambres de terreur où un système injuste impose ses lois par la répression et l'injustice .
Des prisons de l'état espagnol, un salut et un cri de résistance - Salut - Xosé Tarrio
Communiqué
Un salut à tous et toutes,
Nous sommes en train de nous organiser dans divers quartiers d'isolement et celà demande un peu de temps et de collaboration extérieure. Nous nous sommes révoltés en quelques groupes alliés et avec l'ensemble du mouve-ment pro-détenu(e)s. Si tout fonctionne comme nous le désirons, vous recevrez cet écrit avec un autre qu'on a déjà diffusé. Nous venons d'être informés qu'à l'extérieur se rédige un dossier FIES-Isolement, avec l'intention que sa diffusion soit internationale. Il sera finit dans les prochaines semaines et nous pensons qu'il sera envoyé à tous les groupes sensibles au soutien.
Nous espérons, sincèrement, que l'initiative donnera un résultat et, alors, avoir l'appui actif des compagn(e/on)s étranger(e)s. Nous espérons que, dans les rues, s'organiseront des choses le plus rapidement possible. Parce que tous/toutes nous savons que quelquechose a commencé à bouger.
De Teixeiro vient d'être demandé d'élaborer une plate-forme revendicative. Allez! chez vous ça va et ici, nous ne sommes pas un centre de coordonnement. N'empêche que, le thème des revendications est plutôt ardu, parce que nous croyons qu'il a besoin d'avoir une base légale. Ces dernières années, il y eut un fort dégringolement des droits fondamentaux dans les lois nous régissant. A travers une série de normalisations, la Direction Générale des Institutions Pénitentiaires (DGIP) a créé une infra-structure pseudo-juridique qui s'oppose aux principes de la Constitution et du Réglement Intérieur Général Pénitentiaire (LOGP), cela permet et légitime les mauvais traitements et les tortures. Pour autant, nous croyons que ce n'est pas envers l'insolence d'un directeur de prison ou des abus des matons que nous devons diriger nos attaques, mais contre l'infrastructure que nous venons juste de nommer.
Nous, détenu(e)s, pouvons apporter notre énergie, mais nous ne pouvons pas démanteler le tissus normatif, seul un juriste serait capable de signaler les points faibles.
Les thèmes généraux réclament la libération des malades, que cessent les dispersions et la fermeture des Isolements. Encore que nous ne savons pas sur quelles bases juridiques nous ferons les revendications.
Les raisons humanitaires sont évidentes et ont été acceptées dans quelques pays européens. En Italie, les malades du SIDA accomplissent leur condamnation près de leur domicile. En France, l'Isolement est limité dans le temps Il y a divers exemples interessants comme ça...
En tout cas nous pensons important que la plateforme des revendications soit élaborée par des gens qui ont une connaissance suffisante pour que nos problèmes ne tombent pas à l'eau. Mais, néanmoins nous ne voulons pas nous limiter à une liste de revendications.
Qui le croit opportun peut et doit chercher des améliorations corres-pondantes à la prison dans laquelle il se trouve. Pour le moment nous pensons qu'il est important de consolider et d'affiner une stratégie. Nous n'avons pas encore opté pour les actions que nous développerons. Nous sommes en "grêve de promenade" et sûrement que ce moyen fera partie de la stratégie, mais ce n'est pas en se renfermant pour un temps déterminé, que nous réussirons à obtenir un changement.
De Puerto a été communiqué de trouver de nouvelles formes de lutte. Il nous est demandé notre opinion sur un abri en masse à l'hopital ou une sortie massive sur un étage ou dans le couloir. Nous supposons que lorsque se parle d'abri à l'hopital l'on se réfère à une simple coupure des veines. Nous ne sommes pas tous décidés à le faire. De toute façon qu'il soit bien clair que: primo, les protestations nécessitent une couverture médiatique et c'est quelque chose que seul peut donner le mouvement de soutien et, secondo, nous ne sommes que trois pelés et un tondu.
Ici l'idée serait de nous unir et de proposer une semaine de jeûne coordonnée avec des actions dans les rues et, à partir de là, donner un nouveau tournant à la lutte. Une semaine de jeûne permettrait à quelques compagn(e/on)s, actuellement en "grade second", de s'ajouter à la protestation. Nous devons trouver une forme de lutte qui attire la majeure partie des compagn(e/on)s, qui ne nuise pas excessivement à la santé et qui ne donne pas prise à la répression. Car elle sera là, mais il faudra tenter de la réduire au plus possible. Tout ceci ne se construit pas en un jour. Il est nécessaire de communiquer le projet au plus de compagn(e/on)s possible, exposer l'idée et convaincre de sa validité, sans oublier que beaucoup d'entre nous luttent depuis plusieurs années et celà comporte moultes désillusions parce que nous n'avons toujours pas entrevu de changement.
Nous pensons qu'il est nécessaire de parler, transmettre espérances et forces aux compagn(e/on)s qui ont arrêté de croire à la possibilité d'une protestation collective. Nous travaillons dans ce sens, avec quelques résultats. Si on met tous une main au projet, nous espérons être préparé(e)s avant la fin de l'année. Le mouvement de soutien donnera un coup de main puisqu'il a ses propres raisons d'être là.
Beaucoup dépend de nous. Il nous reste à démontrer une détermination suffisante et celà ne sera pas facile car nous nous confrontons à la passivité de beaucoup.
La seule chose qui, qui sait, freine notre détermination sont les questions que l'ont se pose quant à la possibilité d'arriver à une victoire. Nous essayons de rompre avec quelques schémas et préjugés en marge de certaines pensées. Les victoires et les défaites sont dans le futur. Nous avons déjà tous et toutes le futur suffisament hypotéqué, si ce n'est inexistant, pour perdre encore du temps à se projeter dans l'hypothétique. On peut y arriver, à partir d'une perception intime qu'on ne peut trouver qu'au niveau personnel. Cela dit, n'ayez de doutes, nous pouvons affronter la majorité des obstacles, parce que souvent, ils ne résident qu'en nous-même et dans notre perception des choses.
La question fondamentale est: ils me torturent et me privent de ma liberté, que dois-je faire? L'unique réponse valide est: lutter. C'est à propos de cette réponse que nous devrions discuter sans pour autant la remettre en question. FORCE ET DETERMINATION ! Novembre 1999
Collectif des détenus en isolement de Soto del Real -Madrid-
Communiqué de Teixeiro

Dans notre position, soumis à un isolement total dans la prison d'extermination de Teixeiro (toutes les prisons ont pour but d'exterminer), nous nous sommes mis en grêve de la faim à 6 détenus avec la volonté que notre existence ne soit pas minimisée.
Nous faisons remarquer que dans les prisons on ne réinsère et on ne rééduque pas le détenu. La prison existe pour occulter la misère créée par l'état, dût à l'incapacité de ses dirigeants. Les problèmes sociaux et les inégalités ne se résoudront pas en construisant plus de prisons. Nous restons enfermés (enfermés à vie), dans une cellule 22 ou 21 heures par jour pour des années, sans autres activités que celle de notre imagination et de notre volonté, si on peut dire...ils nous permettent de sortir dans un corridor-cage 3 heures par jour, dans un espace réduit.
L'hygiène brille par son absence. L'assistance sociale est très mauvaise. Les autoritées "compétentes" n'accomplissent pas ce qui est stipulé par le règlement pénitentiaire, etc, etc.
Quelqu'un peut-il croire qu'en de telles conditions on puisse rééduquer des gens? Dans ces circonstances, c'est un problème pour maintenir son équilibre psychique. L'institution pénitentiaire nous catalogue comme dangereux, nous détenus qui supportons ce programme de destruction et d'anéantissement de la personne, précisement parceque nous avons de la personnalité et de la dignité.
Dans les prisons de l'état espagnol on torture et humilie le détenu en toute impunité, ainsi comme l'autorité et les "professionnels" (criminologues, éducateurs, psychologues, assistants sociaux,etc.), dont le travail est de faciliter un programmme de réinsertion et de rééducation du détenu, mais il importe bien peu à ces "professionnels" d'accomplir leur travail...
Et donc, si dans les prisons on ne réinsère pas plus qu'on ne réhabilite le détenu, alors à quoi servent-elles? Pourquoi sont perpétrés envers nous, les détenus, des tabassages? Pourquoi donc meurent des prisonnier(e)s dans les prisons suite aux négligences de cette même autorité?
Depuis le mois d'octobre 99, dans la prison de Teixeiro, a débuté une "grêve des sorties", dans le quartier d'isolement (24h/24 barricadés dans les cellules). A cette grêve, depuis le 1° février de cette année, s'est rajoutée une grêve de la faim contre les conditions de "vie" auxquelles nous sommes soumis, avec l'application systématique de brimades inutiles, attentats constants contre la dignité de la personne.
Nous espèrons que les moyens de communication informent avec sérieux sur ce qui se passe dans les prisons, car pour le moment la société ignore la réalité. Pour informer on doit d'abord connaitre la réalité et, successivement, la diffuser sans la manipuler.
De la prison de Teixeiro (La Coruna)

José Martinez Seoane, José Folgueira Novoa, Edelmiro Fernandez Riul, Gabriel Bea Sampedro, Sergio Sampedro Espinosa
et d'autres détenus en grêve de la faim

Communiqué de Teixeiro (urgent)

Une fois encore, comme en d'autres occasions, nous sommes les témoins du tabassage infligé à mon compagnon par les matons . Les matons agissent en tout impunité, ou prennent le pouvoir que l'administration pénitentiaire leur concède, étant donné que, dans les prisons on tabasse les prisonniers, on les humilie, on les torture . Ces matons-là, cependant, ne sont ni mis en procès, ni suspendus de leur emploi . Ces matons sont admirés et appuyés par l'administration carcérale .
Par contre, lorsque le détenu se rebelle et dit de ne pas le battre, et se défend de l'arrogance et de l'attaque des divers matons armés de gourdins, très vite, le tribunal carcéral correspondant appelle le détenu à déposer en tant qu'accusé, pour entendre ses déclarations et ses raisons de l'agression envers le maton . Avec le temps sont célébrés ces procès-farces qui condamneront le prisonnier à un minimum de 2 ans de prison, pour avoir attaqué les matons .
Cela fait que le détenu est catalogué comme dangereux et se retrouve enfermé pour des années dans un module d'isolement, soumis à rester enterré à vie, à la merci des caprices des matons, dépendant ainsi de leur "bonne humeur" . Ceci est le traitement qui nous est infligé à nous détenus .
Ceci est arrivé, cette fois, à Alberto, qui a été torturé et humilié par les matons ,alors qu'il se trouvait enfermé en cellule, sans provoquer personne et sans troubler "l'ordre du centre" . Divers matons se présentèrent à la cellule occupée par Alberto pour effectuer une perquisition et, lorsque mon compagnon leur abandonna sa cellule, le matons commencèrent à jeter par terre le peu de choses que mon ami a en cellule, photos de famille et d'amis, livres, quelques lettres et d'autres objets personnels d'une grande valeur sentimentale . A ce moment là, mon compagnon se retourna vers les matons et leur dit que ce n'était pas une manière pour effectuer une perqui-sition, mais, en réponse, il ne reçut seulement que des insultes et des coups
Mon compagnon a tenté de se supprimer suite à la pression qu'il supporte, parce que les provocations des matons ont franchi toutes les limites possibles .

Nous exigeons, depuis ce module d'isolement de Teixeiro, qu'ils laissent en paix Alberto Gil Fernandez, parce que notre compagnon ne doit pas avoir à supporter l'attitude tarée de ces matons qui l'ont poussé au suicide .
de la prison de Teixeiro, le 4 mars 2000

Gabriel Bea Sampedro, Alberto Gil Fernandez, José Folgueira Novoa, Felipe Martinez Gallego, et d'autres compagnons ...

 

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Le texte qui suit est une chronique de la lutte des compagn(e/on)s à l'intérieur des prisons.C'est une chronique incomplète, qui parle seulement, à cause de la difficulté et de la rapidité pour élaborer cette page de la lutte de la COPEL et de l'APRE(r)

Les revendications de la COPEL (Coordination des Prisonnier(e)s en Lutte) s'exprimaient par des révoltes ayant pour exigence l'amélioration dans les prisons, l'amnistie totale de tous les "détenus sociaux" et la rupture avec les lois et les structures héritées du franquisme.

- A la fin de janvier 1977 sort publiquement le "Manifeste des prison - nier(e)s de droits sociaux de Carabanchel" ,qui est le résultat de leur analyse des causes de leur situation et sa solution possible. Cela amena les prisonnier-e-s de tout le pays à se rebeller avec 35 mutineries et une multitude d'actions de protestation durant cette période.

-Le baptême du sang de la COPEL eut lieu en février 1977, lorsque, après plusieurs tabassages d'une centaine de jeunes gens en redressement et le poignardage de trois détenus par des mouchards encouragés par les matons, éclata une mutinerie qui ne dura qu'un jour. 26 détenus se rebellèrent et , face aux assauts de la police s'ouvriront l'estomac.D'autres ingurgiteront les objets les plus divers. L'un se tailla une veine et fut transporté à l'hôpital, d'où, profitant d'une distraction des matons, il réussit à s'enfuir. Dans le corridor de la prison l'un des blessés inscrivit le mot COPEL.
-Le jour d'après 98 détenus seront divisés et transférés dans diverses taules du pays et 40 automutilés entreront en cellule de punition.

-A partir de ce moment là jusqu'en 1979, mutineries, grèves de la faim et des ateliers de travail, continueront sans interruption dans toutes les prisons du pays.

La répression brutale et la persécution qui s'est abattue sur les membres de la COPEL, avec l'infiltration typique dans ces cas là, contribueront à l'affaiblissement puis à la disparition de la coordination, au début des années 80.
Association des Prisonnier-e-s sous Régime Spécial (reconstituée) - APRE(r)

-27 juin 1989, mutinerie à Porto de Santa Maria. Les compagnons, la révolte réprimée, seront transférés à la prison de Herrera de la Mancha, soumis à un brutal régime d'isolement. Ils réclamaient des améliorations dans la gestion pénitentiaire.

-14 février '90, séquestration des matons à Alcala-Meco. Est revendiquée la libération de Juan Redondo Fernandez du brutal isolement auquel il est soumis dans le module 7 et celle des compagnons de Herrera de la Mancha.

-Mars'90, mutinerie provoquée par une grève des matons à Daroca, qui s'étend à Nanclares de la Oca, Caceres II, Alcala -Meco et Foncalent.

-Octobre 1990, coordonné par Javier Avila Navas nait l'APRE(r) qui revendique des améliorations au moyen d'une plateforme de revendications, dans la gestion des prisons de le Herrera de la Mancha.

-12 novembre '90, mutinerie dans la prison de Foncalent (Alicante), qui dura jusqu'au 15 puis fut brutalement réprimée.

-18 mars 1991, mutinerie à Herrera de la Mancha, revendiquée par l'APRE(r) avec une plateforme revendicative de 15 points.

-11 juillet '91, nouvelle mutinerie à Herrera de la Mancha revendiquée par l'APRE(r).

A partir de ces faits et de quelques autres, s'institue le régime FIES.

-11 septembre 1992, mutinerie à la prison de Daroca.

Ces faits sont extraits d'un dossier sur la COPEL et du livre "Fuis, homme, fuis" agenda d'un prisonnier FIES.

La prison dans la prison

En 1991 s'institutionnalise en Espagne les Régimes Spéciaux pour les Prisonniers FIES (Fichier des Internes en Suivi Spécial) en marge du Réglement Général Pénitentiaire et des droits fondamentaux de la personne, récoltés de la Constitution .
En 1994 le tribunal constitutionnel est d'accord pour suspendre ce régime FIES jusqu'à ce que soit transmise la demande de protection présentée par deux détenus .
Actuellement, après la promulgation du Nouveau Réglement Pénitentiaire, la philosophie de la circulaire du 2.8.91 qui réglemente le régime auquel sont soumis les FIES, continue à exister .
Le nouveau réglement instaure les départements spéciaux, reconnaissant leur figure instituée en 1991 et qui est abolie en 1994 .
Ce régime suppose, selon l'art. 93 du Réglement Pénitentiaire :

ISOLEMENT . Promenade à l'air, ou dans la "cage" (petit couloir recouvert de filets et de fils barbelés), individuellement, ou avec un autre détenu, cela pour un maximum de 3 heures en tant qu'activités programmées . DURÉE À TEMPS INDÉTERMINÉ . Formalités qui sont réexaminées tous les trois mois, sans que cela empêche de se prolonger pour des années . MODE DE VIE . Selon les caprices de la direction du centre pénitentier, elle peut contrôler et intervenir sur la correspondance, dans les promenades dans des couloirs couverts de filets, d'environ 10m sur 15m ; nier les entretiens en vis-à-vis ou à travers des vitres pour des années ; fouilles intégrales et perquisitions arbitraires avec des rayons X ; manger en cellule dans une auge en plastique ; continuer les tortures physiques et psychologiques ...

7 personnes sont déjà mortes . La "dangerosité" d'un détenu est déterminée par une équipe de psychologues et la direction du centre . Et il est aussi possible, une fois entré en prison, d'en venir à être transféré dans l'un de ces quartiers, si vient à être appliqué, par exemple, l'art. 10 (bande armée organisée) .

-Note des rédacteurs- nous ajoutons aussi cet article ci-dessous, même si nous ne sommes pas d'accord avec les allusions avec "notre" constitution, pour faire connaître un peu plus le régime FIES à l'extérieur de la prison

La Guardia Civil s'entraîne à la prison de Carabanchel à étouffer une mutinerie Carabanchel (article paru sur Area Sur, oct '99)

Un groupe de 20 agents de l'UEI (Unité Spéciale) de la Guardia Civil, basée dans la localité madrilène de Valdemoro, fut chargé d'exécuter des exercices dans lesquels furent recréés les éléments appropriés à une "hypothétique situation de soulèvement carcéral" .
Les exercices eurent lieu principalement dans le dénommé "cellulaire 2" ou quartier d'isolement de la prison, où furent utilisées de petites charges explosives destinées à faire une ouverture dans les portes des cellules . En plus ils s'exercèrent à d'autres méthodes d'ouverture comme la "reprise en main" des murs et des accès, la désactivation des mécanismes de fermeture automatique, incluant des sauts et des descentes de l'énorme coupole de l'antique enclos pénitentiaire .

Un enclos apte
La structure de la prison de Carabanchel, fermée en décembre de l'an dernier, après un demi-siècle de fonctionnement, est très différente de la majeure partie des centres pénitentiers où pourrait avoir lieu un cas d'intervention réel . Aussi , facilement, pour la Guardia Civil c'est "un espace apte pour ce type d'exercices, parce que la UEI travaille sur des paramètres pré-établis, qui sont communs à toutes les prisons récentes" .
L'UEI est un corps d'élite qui compte une ample histoire d'efficacité . Comme en étouffant une mutinerie organisée en 1992 dans la prison aragonaise de Daroca, durant laquelle fut séquestré l'actuel directeur des institutions pénitentiaires, Angel Yuste, ainsi qu'un juge de surveillance pénitentiaire du centre .
Durant ses 20 ans et plus d'existence, l'UEI a désarticulé 19 commandos de la bande terrorriste ETA . Ses agents sont intervenu en 17 occasions, pour des mutineries survenues dans différentes prisons espagnoles ; interventions qui ont abouti à la réclusion de 74 détenus et libéré 96 otages .
Une arme appelée justice

C'est une arme directe contre tous les exclus et bénéficiant aux riches, contre ceux et celles qui relèvent la tête, donnant par cet acte une signification à la dignité ... eh bien cette arme s'appelle justice . Justice qui, comme conscience dominante, est permise par l'opinion publique qui réagit immédiatement grâce aux moyens de désinformation !!!, devenant, ceux-là mêmes, exécuteurs des intérêts dominants, et chantant l'hymne : "l'état a le monopole de la vérite", "l'état a le monopole de la violence", consolidons avec l'enthousiasme de ce public, l'état de droit . Une pierre tombale, le droit, qui sert à prolonger les privilèges de certains au prix de la vie de beaucoup et à criminaliser d'une manière plus générique ... C'est un retour de bâton d'une société qui dit : "si vous sortez de mes normes, vous paierez avec la prison !!!", le pouvoir d'intimidation et le châtiment, qui actuellement est la monnaie de change au "délit", ils te soumettent à payer dans le temps. Un chantier ouvert pour les multinationales à la recherche de bénéfices. Tout ce contrôle social n'est pas infini, c'est une structure avec un centre et des ramifications. La répression n'est pas hétéroclite ou ponctuelle, mais quotidienne et violente...
Pour ceux comme les rebelles et les anarchistes, qui ne pourront jamais tendre l'autre joue, il n'y a pas de négociations possibles. Le moyen, la lutte directe, et quand surgissent les contradictions, il est possible de les dissiper à travers le processus de lutte, parce que la vie va dans cette direction, les désirs s'amplifient quand ils outrepassent les limites, de nouvelles palpitations émergent quand se détruisent les obstacles à la recherche d'une pleine liberté...
Une
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Entreprises qui participent au tissus carcéral

Citroën, Cauchodren, Fagor, Alecop, El Corte Ingles, Camper,
Mamut, Pryca, Alcampo, Champion, Hipercor.
Entreprises de constructions comme FCC
Organisations carritatives
Financiers: (Fond Européen de Développement Régional)

Si nous publions cette liste d'entreprises qui participent à l'exploitation du travail à l'intérieur de la prison, nous ne le faisons pas parcequ'ils "paient une misère" ou parce que ceux qui sont en prison n'ont pas le "droit à s'organiser en syndicats...", cela semble, avec le respect qui se doit, une stupidité. On ne parle pas de cela. Par exemple, l'entreprise automobile FORD (que nous avons omis involontairement dans la liste) paie ses travailleurs le même prix que ce soit dedans ou en dehors de la prison. Le problème est plus profond. On parle ici de dénoncer tout ce vilain monde (et ceux que nous avons omis par manque de connnaissance... tu te chargeras toi-même de remplir la liste !!) qui, avec son silence, est complice des tortures et des abus qui se comettent quotidiennement dans ces centres d'extermination. Ainsi, les tribunaux de surveillance pénitentiaire, la troupe des avocats, juges et tribunaux, la police, les médecins qui couvrent les tabassages, les assistant-e-s socia-ux-les qui ferment les yeux en face de la réalité...sont aussi responsables de ce qui se passe dans l'enfer des prisons.
C'est une fonction législative de la prison et de ses autres réalités...Nous ne sommes pas avocats, ni spécialistes du soutien, ni juristes, etc..., quand arrivent les communiqués des compagn-e-ons enfermé-e-s, chargés de rage et de lutte permanente, nous y avons vu un prolongement de nos désirs et de nos inquiétudes, en plus, pour nous, la prison est une menace et personne n'a envie de l'essayer, pour celà la destruction de ces murs est une idée maitresse impulsée de valeurs comme la solidarité entre les opprimé-e-s et le soutien mutuel... La force pour l'obtenir? C'est quelque chose que personne ne peut élaborer comme recette exclusive, c'est une évaluation personelle,qui, à un moment donné, peut se répandre comme de la poudre. Observer les moyens à disposition est ce que ta pensée développe sans limites....en définitive, nous, qui écrivons, avons la certitude que pour l'obtenir, on se doit de le désirer dans son coeur, le vouloir puis le faire ( ce dossier, dans sa "mesquinerie" et dans sa petite grandeur, en est un exemple), sans se soucier que cela soit dans les termes de la légalité ou en dehors. Légalité et Illégalité sont des termes utilisés par le pouvoir dans la pratique pour isoler et criminaliser les rebelles. La volonté de détruire ces maudites prisons est un instrument entre nos mains et c'est cela qu'aucun réformiste, révolutionnaire en parole (de ceux là y'en a beaucoup), ne pourrons jamais nous ôter.
Les prisons sont un foyer de conflits permanents, surtout dans ces maudits isolements, ce conflit est mené en avant par nos ami-e-s, compagne/ons, que les médias définissent comme "les plus dangereux", sans doute dangereux/ses pour cette paix sociale fictive, son ordre désordonné, leurs biens et propriétés, leurs vies misérables... dehors, dans les rues, sont ceux qui souffrent aussi dans cette prison sans barreaux. Ils se nomment provocateurs, casseurs, terroristes, délinquants, déviants... hurlant en coeur avec tous les squatteurs, antifascistes, anarchosyndicalistes, groupes de soutien...oui, vraiment, nous sommes dangereux!!!
Le danger que cet état de droit soit abattu, telle est leur peur.
On ne se soucie pas de la possibilité de négocier, ni du danger que des gens de merde, qui n'aient rien à voir avec notre lutte, à nous, rebelles, se décident à faire carrière pour sortir leur moyens de communication avec le Pouvoir. Nous ne nous soucions que de nos ami-e-s et de nos compagne/ons qui sont en train de lutter, nous pensons seulement à la lutte. Nous soutenons les revendications de nos ami-e-s mais jamais nous ne soutiendrons des négociations ni des négociateurs, bureaucrates ou avocats. Négocier c'est avant tout reconnaitre, à la face de ceux qui commandent, que leur autorité est légitime. Pour cela seraient légitimes les plans d'extermination qu'ils comettent au nom du peuple et, en plus, avec l'excuse de le protéger! Est-elle légitime leur autorité? Nous pensons que non, à la poubelle les négociateurs, aux ordures avec l'état. Nous continuerons à lutter, et jamais ne nous arrêterons jusqu'à ce que l'ultime vestige, l'ultime mur de la dernière prison soit détruit. Seul cela nous intéresse, c'est notre idée maitresse.
Ceci est une contribution de plus au débat, à cet espace de communication que nous sommes en train de créer .
Une petite chronique des actions dans la rue contre la prison

*Durant la période 1977-78 les compagne-ons des Groupes Autonomes (comme eux-même se définissaient) organisèrent des attentats à Barcelone, Madrid et Valencia contre les tribunaux, la prison modèle de Barcelone et les édifices de l'Administration judiciaire en soutien à la lutte des prisonnier-e-s.
Les écrits et les lettres, recueillis après dans un petit livre intitulé "liberté. Communiqués des Groupes Autonomes enfermés à la prison de Ségovia" , sont significatifs de ce qu'on pouvait attendre de la rue, comme soutien et solidarité avec les luttes carcérales:
"...Les luttes dans les prisons prirent forme d'assemblée, la COPEL, qui était l'auto-organisation des prisonniers par eux-mêmes, ne put échapper au phénomène de leader, qui finira par la diviser: d'une part les leaders réformistes qui se limitaient à demander des prisons plus humaines, qui négocieront et se fieront aux promesses de Garcia Valdes (directeur général des Institutions Pénitentiaires) et donc à la réforme pénitentiaire; d'autre part, une minorité radicalisée, gorgée de la dynamique de lutte, qui veut la destruction des prisons. La police réprime sauvagement les soulèvements et la DGIP ensevelit à vie, dans des prisons spéciales cette minorité qui se distingue par sa radicalité. De l'extérieur, seuls quelques comités pro-COPEL, quelques secteurs de la CNT et des Groupes Autonomes soutiennent la lutte".

*Les Commandos Autonomes Anticapitalistes font sauter, en 1980, une maison de redressement en construction à Azpeitia (Euskadi) affirmant dans un communiqué: "Jamais nous ne verrons un gamin enfermé en redressement!"

*Nous n'avons pas d'infos sur ce qui se passa dans les rues, durant la décade des années 80 jusqu'au début des annnées 90. Ce vide d'une génération, au moins ici à Madrid et, probablement, dans beaucoup d'autres endroits, des anarchistes et des rebelles ( la CNT par exemple continuera pour des années et des années...sans rien faire) est en partie ce qui provoqua cette absence d'analyses et d'actions, d'échanges d'expériences, d'apprendre des erreurs, de manquer d'imagination, de créativité révolutionnaire...Il y a comme exemple les okupations de maisons et de locaux qui ont repris à Madrid et Barcelone dans les années 86-87...pratique qui durant les années 78-79 étaient plutôt en extase.

*La dernière semaine de novembre '97, diverses personnnes et collectifs s'enferment dans la cathédrale d'Almuneda pour protester et exiger la fermeture des régimes FIES.

*Tous les ans, depuis 1994 à Barcelone et à Madrid, le 31 décembre sont organisées des manifestations sous les murs des prisons (la Modello et la désormais fermée prison de Carabanchel) pour saluer les prisonnier/es.

*Septembre 97, avec la mort en prison à Torrero (Saragosse), de l'antimilitariste Enrique Mur Zubillaga, à cause d'une inaptitude médicale, il y eut à Madrid de graves émeutes qui détruisirent le quartier de Chucca et où fut brûlée une banque, la Cassa de Madrid, dans le quartier Latina.

*Durant l'année 1999 se sont succédées divers attaques d'incendiaires et de lancers-de-pierres contre les entreprises qui participent à l'exploitation des travailleu-rs/ses dans les prisons comme El Corte Inglès et Eroski.

Les prisons génèrent la violence

Actuellement plus de cinquante personnes pourrissent dans les modules illégaux des quartiers spéciaux FIES. Ces modules, conçus en 91 par Antonio Asucion, alors directeur des Institutions Pénitentiaires et actuellement chef de liste du PSOE à Alicante, sont des prisons à l'intérieur des récents établissements pénitentiaires, où les compagnes/ons "jouissent" de 2 à 4 heures d'air par jour et où se succèdent les tortures et les mauvais traitements psychologiques. La nouvelle (bien que pas si nouvelle) tactique du Pouvoir est basée sur l'isolement total pour les compagne-ons qui, rebellés, rompent avec les lois écrites et pensées par une minorité de riches et acceptées par la grande majorité de la population. On ne peut permettre que perdure en toute impunité cette torture contre nos compagne-ons qui se rebellent continuellement en organisant des protestations, des "grêves de la faim et de promenade". Les mensonges servis par les moyens de communication officiels sur la "dangerosité" de nos compagnons rebelles, aide la putréfactrice et malodorante Direction Générale des Institutions Pénitentiaires (DGIP) à se laver les mains, et à légitimer, face aux yeux de l'opinion publique, face à toi qui lis cette feuille de choux, les abus et les attitudes arrogantes des insolents matons, médecins, assistant-es sociaux et juges des peines.
Nos compagnes et compagnons exigent :
- L'arrêt de l'isolement et l'abolition des FIES .
- La libération des prisonnier-e-s malades en phase terminale .
- L'arrêt de la "dispersion" des détenu-e-s .
Leurs revendications sont les notres, leur lutte est la notre, nous ne les laisseront pas seuls dans leurs cellules, nous combattrons jusqu'à ce que nous rejoignions nos objectifs, jusqu'à ce qu'une fois pour toute nous abattions à l'aide de dynamite les murs des prisons, des casernes, des écoles ,commissariats, bâtiments de l'état, usines ...

Les prisons génèrent la violence
Vous en êtes les coupables

Anarchistes contre la répression

Ce dossier fut fait par quelques agitateurs de Madrid, fin novembre '99, et dédié à nos ami-e-s dans les prisons et à tou(te)s les compagn-e-on-s qui luttent pour la liberté . Il a été traduit en français et additionné de quelques communiqués récents en mai 2000;

@nti-copyright
informations pour l'action
copies-la, diffuse-la, participes-y !

Quelques un(e)s des compagn(e/on)s enfermés
Ecrivez leur !
Andreas Liamosas Sanchez
C.P. Valdemoro (m° Infermeria)
- C.ra Pinto san Martin de la Vega - 28340 Valdemoro (Madrid)
Jose Maria Moreno Lindez, Roberto
C.P. Picassent III - M°9 bis (preventivos)
Apartado 1002
46225 VALENCIA
Claudio Lavazza, Gilbert Ghislain
C.P. Huelva II (Modulo 16)
Carretera La Rivera s/n
21610 Huelva
Carlos Alberto Rios Gonzales, Jose Francisco Valle Molina, Robert Gomez Frenandez, Jaime de la Cruz Jimenez, Francisco José Blesa Pintado
C.P Soto del Real
Carretera Comarcal, 61
28791 MADRID
Giovanni Barcia
C.P. Badajoz Modulo 7
Carretera de Olivenza km 7,300
06010 Badajos
Gerardo Casanova
apdo Of.500
08760 Martorell
Giogio Eduardo Rodriguez
C.P TOPAS Modulo 4
37799 Salamanca
Gabriel Pombo da Silva: C.P.Nanclares de la Oca (m° 4)
-Barrio Camino Garabo -01230 Gasteiz (Araba)
Gabriel Bea Sampedro
C.P. Teixeiro (m°FIES) -
15310 Curtis a Coruna -Galizia
Jesus Serrano Moren
C.P. Ocana I.- C/ Martires, 4 Ac:7 -
45300 Ocana - Toledo
Juan Antonio Lucas Garcia
C.P. Darroca
Carretera de nombrevilla s/n
50360 Daroca-Aragon
Juan Manuel Perez Llorente
C.P. Valdemoro (m°4 FIES) -
C.ra Pinto San Martin de la Vega - 28340 Madrid
José Gallan Ortega
C.P Navalcarnero Madrid IV
Modulo 5 AC: 195
Carretera N.5 km 28
28600 Madrid
José Chorro Leal
C.P. Valdemoro (m°4. 1° fase FIES) C.ra Pinto san Martin de la Vega - 28340 Madrid
Manuel Sanchez Canado
C.P Villabona Finca Tablaidello
33271 Gijon- Asturies
Michele Pontolillo
C.P Villabona Modulo 6
Finca Tablaidello
33271 Gijon - Asturies
Manuel Gomez Lindon
C.P. Jaen II - C.ra Bailen/Motril Km
28 - 23071 Jaen
23071 JAEN
Oscar Rull Martin
C.P Alcala- Meco Modulo 5
Carretera de Meco km 5
28800 Alcala de Henares- Madrid
Sacuador Estarlich Moran, Sergio Sampedro Espinosa :
C.P. La Moraleja
34210 Duena Palencia
Santiago Cobos Fernandez:
C.P. La Moraleja (m° isolamento) - 34210 Duena Palencia
Suso Cela Seoane:
C.P Badajoz - C.ra Olivenza Km 7,300 - 06010 Badajoz
Xosé Tarrio Gonzales
C.P Teixeiro Modulo 8
(Apartado 394?)
15310 Curtis a la Coruna - Galizia
Angel Marco Bernard, Augustin Marco Ornad
C.P Nanclares de la Oca Modulo 2
Barrio caminoGarabo s/n
01230 Nanclares de la Oca- Gasteiz (Araba)
Juan Antonio Caballero Gordillo
C.P de Martutene, Martutene 55
20071 San Sebastien (Donstia Gipuzkoa)
Unai Molinero, Alberto Naya, Joseph Ghanime, Taxio Ardanaz, Rafael fernandez Ferrete, Raul Alonco, Javier Gomez Sanchez
Prison Militar de Alcala de Henares Carretera de Meco km 5
28805 Alcala de Henares (Madrid)
Farid Halifa Belaim
C.P. Villanubla (m°FIES) - C.ra Madrid/Gijon - 47014 Valladolid
Fernando Ramos Alvarez
C.P. Aranjuez (M°1)
28300 Aranjuez

Laudelino Iglesias / # Daniel Rodriguez Obelleiro / # Mohamed Ali / # Santiago Cobos /
Manuel Perales / # Luis Jimenez Jimenez / # Jose Manuel Luengos Fernandez /
Francisco Javier Abella / # Enrique Jimenez Bernal / # Jaime de la Cruz Jimenez/
Eugenio Garcia Serrano / # Amara Abdefda / # Omar Sbala / # Mohamed Abdelkader

C.P. La Moraleja
34210 Duenas (Palencia)

Reinaldo Gomez Guijarro / # Antonio Villar Mourino
C.P. Jaen II
Carretera Bailen-Motril Km 28
23710 Jaen

Daniel Ramirez Cordoba
C.P. Palma de Mallorca
Apartado 1075
07004 Palma de Mallorca

Luis Miguel Mingorance Corral
C.P. Madrid VI
28300 Aranjuez (Madrid)