En France le mouvement de grève de la faim limitée,
lancé par l'association des familles de prisonniers politiques
en Turquie (Tayad) est suivi dans plusieurs villes. A Paris, ce
sont 7 personnes en grève depuis le 15 août, et ce
pour 5 jours, à Lyon 11 personnes sont aussi dans le mouvement
ainsi qu'à Toulouse, Bordeaux et Nantes (cette dernière
est à confirmer). A Dijon, à l'appel du groupe de
l'Anarchist Black Cross (ABC), 4 personnes sont en grève
de la faim ainsi qu'une personne à Salon de Provence à
l'appel du Comité de Lutte Contre la Barbarie et l'Arbitraire
(CLCBA).
En Turquie, les familles (et les ex-prisonniers) en grève
de la faim sont en ce moment encerclées par des forces
de police et militaires dans le quartier stambouliote de Kuçukarmutlu.
Elles ont menacées de s'immoler en cas d'intervention puis
se sont barricadées afin de se protéger. Plus de
25 personnes en grève de la faim, dont deux dans un état
grave, sont une nouvelle fois exposées à la violence
étatique dans cette lutte qui oppose depuis 304 jours (19
août) l'Etat aux prisonniers dans leur refus des prisons
cellulaires (type F). Pour l'instant, c'est l'attente.
Nous savons de quoi l'Etat turc est capable. En décembre
2000, l'intervention contre les prisonniers grévistes de
la faim avait fait 28 morts, assassinés dans des conditions
atroces (lance-flammes, fusils, bombes incendiaires). Depuis,
les morts se sont succédés face à l'intransigeance
de l'Etat, son refus d'entendre les revendications des prisonniers
a mené 31 d'entre eux vers la mort.
En parrallèle, la répression contre tout le mouvement
de solidarité s'est progressivement amplifié. Les
coups de force se succèdent. Les bureaux de Vatan ont récemment
été dévastés et les militants qui
s'y trouvaient furent mis en garde-à-vue. Idem pour Tayad.
Un militant du DHKP-C fut récemment abattu et une gréviste
de la faim vient d'être médicalisée de force
après un enlèvement policier. Face à cette
situation, plusieurs amis et familles de prisonniers ont entamé
une grève de la faim de solidarité de 45 jours dans
différents pays européens à laquelle se sont
donc joints les grévistes en France.
Dans les prisons, plus de 200 grévistes sont toujours dans
la lutte, entre la vie et la mort. 60 d'entre eux sont dans un
état de santé critique, tant physique que mental,
jugé irréversible par les proches et les médecins.
La solidarité est plus qu'urgente avec cette lutte contre
la mise en place de la torture blanche généralisée.