Communiqué daté du 19 août 2001 : 2ème jour de grève de la faim solidaire avec les prisonnier-e-s politiques de Turquie et leurs familles, à Dijon, place Wilson.

 

Depuis le vendredi 17 août à minuit, 4 personnes sont en grève de la faim place Wilson à Dijon, à l'appel de TAYAD. Plusieurs dizaines de membres de cette association, qui regroupe des familles et des proches des prisonnier-e-s politiques de Turquie sont en grève de la faim aussi bien en Turquie que dans divers pays d'Europe.

À Istanbul, la menace d'un assaut contre les maisons abritant les grévistes se fait de plus en plus pesante. D'heure en heure, l'encerclement du quartier de Kuçukarmutlu par la police et l'armée se resserre. En ce moment-même, les militaires stationnent autour du quartier, avec en attente des camions de pompiers et des ambulances, en dépit des déclarations des familles à la presse nationale et internationale qu'elles s'immoleront à la moindre tentative d'entrer de force dans les maisons où elles se trouvent désormais barricadées. Cet état de siège, véritable reproduction de la situation du 19 décembre qui avait mené au massacre de 28 prisonnier-e-s
lors de l'assaut de 20 prisons, ne peut en aucun cas se présenter comme une issue pacifique au conflit. Bien au contraire, une telle situation ne peut que faire peser davantage la menace d'une mort imminente sur l'ensemble de ces grévistes. Au lieu d'accepter leurs revendications où même d'entrer dans des pourparlers, il est clair que l'état turc cherche à liquider ce mouvement de résistance aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur des prisons.

Tout comme pour l'assaut du 19 décembre, le but de cette opération militaire reste de maintenir artificiellement en vie les grévistes en les perfusant de force, tout en sachant qu'une telle intervention aura des conséquences physiques et psychiques irréversibles. Plusieurs dizaines d'entre eux ont déjà perdu la mémoire, se retrouvent au même stade mental qu'un enfant de cinq ans, où sont dans état d'amnésie irréversibles. Plutôt que résistant-e-s, ils/elles demeureront handicapé-e-s à vie.