L'isolement ne fait pas que changer les idées, IL TUE TOUT SIMPLEMENT !

Un détenu s'est suicidé dans la prison de type F à Kandira. Mais la presse qui vantait tant les prisons de type F n'a pas soufflé un mot sur ce fait. En effet, personne n'a entendu parler, le 15 juillet dernier, du suicide du détenu dénommé Volkan Agirman.

Ecouter le récit de Volkan Agirman vous fera sans doute rendre compte de ce que signifie la politique d'isolement imposée par l'Etat. Vous verrez à quoi rime la réhabilitation, les espaces sociaux et l'idée des cellules de trois personnes. Nous avons donc à apprendre du récit de la courte vie de Volkan qui s'est éteinte dans une cellule.
Avant le massacre du 19 décembre, Volkan Agirman était incarcéré dans la prison d'Ümraniye. Quand il s'aperçut que les prisons de type F menaçait le peuple, les révolutionnaires et les plus belles qualités humaines, il s'est porté volontaire pour le jeûne de la mort, au sein de la troisième équipe de grévistes. Mais après son transfert vers une prison de type F, Volkan Agirman n'avait plus la même détermination à poursuivre la résistance. Il a craqué et a abandonné son jeûne. Il a ensuite commencé à fréquenter les espaces sociaux conçus par l'oligarchie. Dans cette période de fragilisation, les pressions physiques et psychologiques le contraignirent au repentir.
Cette situation humiliante de soumission face à la torture, sa solitude par rapport à son entourage et à la lutte a entraîné en lui, une remise en question de ses convictions. Il n'avait alors plus de rapports avec son organisation. Il reprit son jeûne sur décision individuelle pour se libérer de sa situation, corriger ses erreurs et reconquérir sa dignité perdue. Pendant ce temps, les experts en torture des camps de concentration nazis ne cessaient de le guetter. Ils découvrirent son talon d'achille et c'est là qu'ils frappèrent. Ainsi, ils lui réservèrent un isolement strict. Après avoir repris son jeûne de la mort, les pressions psychologiques et les mauvais traitements se sont donc poursuivis. Et à nouveau, il renonça à sa grève de la faim. Qu'a fait l'Etat selon vous? Lui accorder un traitement de faveur parce qu'il a abandonné sa grève de la faim. Lui octroyer des droits sociaux, le nourrir et le soigner?
Penser cela, c'est méconnaître l'Etat et le but des prisons de type F.
Les détenus qui renoncent à leur jeûne sont eux aussi soumis au régime d'isolement en cellule individuelle. L'Etat continue à exercer des pressions physiques et psychologiques y compris contre eux. Pour l'Etat, il faut complètement anéantir les idées de Volkan Agirman. Il faut briser sa volonté de résistance et en faire un transfuge.
Finalement, Volkan Agirman s'est suicidé. Volkan Agirman (25ans) était le fils d'une famille originaire de Kemah située dans la province d'Erzincan et que la pauvreté avait fait émigré.
Le suicide de Volkan illustre de manière cinglante ce que sont les cellules de type F: de véritables tombes. C'est cela, la réhabilitation dont les autorités se targuent.
En fait, ils ne parviennent pas à leurs fins puisqu'ils tuent. Ils ne parviennent pas à leurs fins parce que les occupants de ces cellules sont des fils du peuple, des fils de travailleurs qui, même en position de faiblesse, ne perdent pas pour autant leur dignité.
Même ceux qui craquent ne tournent pas complètement le dos à leurs idées et principes.
La mort de Volkan est l'illustration même de l'échec des prisons de type F et de l'isolement en Turquie.
L'Etat veut pousser à la résignation mais IL TUE!
Il veut modifier la pensée, mais IL TUE!

Architectes et directeurs des camps nazis et des cellules d'isolement, vous n'arriverez pas à vos buts!
Même les détenus les plus faibles et les plus indécis refusent de se soumettre à vous. Ils préfèrent mourir que de se rendre.
Vous parvenez à tuer mais vous n'arrivez pas à changer la pensée. Cette politique se tourne contre vous. En nous séquestrant, vous n'avez rien gagné et vous ne gagnerez rien.

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